Joyau architectural situé au cœur des Carpates Mountains, le château Peleș est l'un des monuments historiques les plus célèbres de Roumanie. Construit entre 1873 et 1914, ce château impressionnant a été conçu à l'origine comme une résidence d'été pour les rois de Roumanie, qui cherchaient ainsi une retraite royale au milieu de la nature sauvage. Aujourd'hui, le château est géré par la famille royale roumaine et abrite le musée national de Peleș, un trésor unique d'histoire et d'art. Situé à Sinaia, station touristique au cœur des montagnes, à l'orée d'une forêt grouillante de vie, le château dévoile sa grandeur dans un paysage de conte de fées. Avec ses tours imposantes et ses détails architecturaux raffinés, le château de Peleş est un chef-d'œuvre de l'architecture européenne et un symbole du patrimoine culturel de la Roumanie. Après le palais du Parlement de Bucarest et le château de Bran, c'est la troisième attraction touristique la plus visitée du pays, attirant des centaines de milliers de touristes chaque année.
Pour s’y rendre
Il est situé à 44 km de Brașov et à 122 km de Bucarest, la capitale du pays, sur la route européenne E60. Il est également facilement accessible par des trains fréquents depuis Bucarest et Brașov, conduisant les visiteurs dans cette oasis d'élégance et de raffinement.
Expérience personnelle
J'ai eu le privilège de visiter le château de Peleş à plusieurs reprises au cours de ma vie. La première fois, j'y suis allé en tant qu'étudiant pendant la période communiste, et chaque pas dans ses salles ressemblait à un voyage dans le temps. Par la suite, j'y suis retourné pour une visite pleine d'émotion lors de vacances précédant mon départ définitif pour la Nouvelle-Zélande. À chaque fois, ce lieu m'a accueilli comme un vieil ami, me révélant sa beauté inégalée, la finesse de ses détails architecturaux et la richesse de ses expositions. L'histoire fascinante de ce bâtiment est tissée d'échos du passé, chaque recoin semblant murmurer des histoires oubliées. En poursuivant votre lecture, vous découvrirez des faits et événements historiques, mais aussi l'âme de ce lieu extraordinaire, véritable joyau de la Roumanie, qui continue d'enchanter par sa beauté et son histoire captivante.
Histoire du château de Peleş
Son histoire commence à l'été 1866, lorsque Carol I, le nouveau souverain de Roumanie, arrive pour la première fois dans un petit village des Carpates, qui deviendra la ville de Sinaia. Séduit par la beauté du paysage, il décide d'y construire une résidence d'été pour la famille royale. Pour financer ce projet, il vend un domaine en Allemagne et achète, en 1872, 1 000 acres de marais à Sinaia avec ses fonds propres. Les travaux de défrichage et de stabilisation du terrain débutent en 1873 et, deux ans plus tard, en 1875, la première pierre du château est posée. Sous cette pierre ont été enterrées plusieurs dizaines de pièces d'or de 20 lei (traduction: 20 lions; c’est le nom de la monnaie roumaine). Il s'agit des premières pièces roumaines à l'effigie de Carol I, marquant un nouveau départ dans l'histoire du pays et de la royauté roumaine. Malgré les défis imposés par la nature sauvage, environ 300 ouvriers ont travaillé sans relâche pendant deux ans. Ils ont bravé les sources souterraines et les glissements de terrain, Ainsi, ce qui était un paysage hostile à l'origine s'est transformé en un chef-d'œuvre architectural, symbole de raffinement et de puissance.
La construction du château: une entreprise royale
Ce projet ambitieux et complexe s'est déroulé entre 1873 et 1883, sous l'étroite surveillance du prince qui s'est impliqué directement dans le suivi de chaque détail de la construction. Le projet initial, conçu par les architectes Wilhelm Doderer, Johannes Schultz, Carol Benesch et Karel Liman, a été enrichi et développé au fil du temps par de nombreux ingénieurs, architectes et artistes roumains et étrangers. Pendant ce temps, il s'est progressivement transformé en un ensemble remarquable de bâtiments. Peleş est ainsi devenu un véritable complexe royal abritant également deux autres châteaux plus petits, le Pelișor et le Foișor, un corps de garde, une centrale électrique, un bâtiment pour l'intendance et les écuries royales.
Inauguration et importance historique
Le château de Peleş a été officiellement inauguré en 1883, marquant le début d'une nouvelle ère pour la royauté roumaine. À l'époque, le château se trouvait à proximité de la frontière austro-hongroise, qui commençait au-delà de la ville de Predeal, à environ 25 kilomètres de là. Après la Grande Union de 1918, lors de laquelle la Transylvanie a rejoint le Royaume de Roumanie, le château de Peleş est devenu symboliquement la ’deuxième capitale’ du pays, située au cœur même de la Grande Roumanie. Sa situation stratégique et pittoresque au cœur de la vallée de la rivière Prahova en a fait un point de référence et une retraite royale au milieu des bouleversements historiques et politiques des époques passées.
Résidence d'été des rois de Roumanie
Au fil des ans, le château de Peleş a servi de résidence d'été à la famille royale, qui s'y rendait du milieu du printemps à la fin de l'automne. Dans ses somptueuses salles, l'histoire et la politique se sont entremêlées de manière décisive. Des Conseils de la Couronne mémorables s'y sont tenus, comme celui de 1914, qui a décidé de la neutralité de la Roumanie au début de la Première Guerre mondiale, et celui de 1925, qui a influencé l'orientation politique du pays.
Témoin d'événements cruciaux
Peleş a été le témoin silencieux de certains des instants les plus marquants de l'histoire de la Roumanie. Au cours de l'automne 1914, le roi Carol I est décédé dans ce château et, durant l'été 1938, la reine Maria a passé ses derniers instants dans le château voisin de Pelisor. Deux rois roumains y sont également nés: le roi Carol II en 1893 et le roi Michel en 1921.
De la résidence royale au musée
Bien que le château de Peleş n'ait jamais été une propriété de l'État, il a été nationalisé en 1948, à la suite de l'abdication forcée du roi Michel et de l'instauration du régime communiste. En 1953, il a été transformé en musée, statut qu'il conserve encore aujourd'hui. Après une longue période, le château a été rendu au roi Michel en 2006, qui l'avait hérité du roi Ferdinand. Cependant, l'exploitation touristique du musée est gérée par l'État roumain, qui verse à la famille royale un loyer mensuel d'environ 11 000 euros. Le château de Peleş est ouvert au public, qui peut admirer à sa guise ce symbole de la royauté roumaine et témoin des époques à la fois difficiles et triomphantes.
Touristes et personnalités: l'élégance de Pélèş dans le monde des élites
Le château de Peleş était un véritable pôle d'attraction pour les élites et les personnalités de l'époque. Il est ainsi devenu un lieu de rencontre pour d'éminentes figures du monde culturel et politique. Au fil des ans, les somptueuses salles du château ont accueilli des écrivains célèbres, des musiciens de renom et des membres de familles royales européennes, créant une atmosphère unique de raffinement et de prestige.
Visite mémorable de l'empereur François-Joseph
De toutes les visites remarquables, celle de l'empereur austro-hongrois François-Joseph en 1896 se distingue par son caractère grandiose. Très impressionné par la beauté et la richesse architecturale du château, l'empereur a immortalisé ce moment sur de nombreuses photographies et a décrit Peleş comme un véritable chef-d'œuvre royal. Cette visite a confirmé le statut du château en tant que lieu emblématique pour les rencontres entre les principaux dirigeants européens.
L'appartement impérial et la visite annulée
En 1906, une nouvelle visite de l'empereur François-Joseph était prévue à l'occasion du 40éme anniversaire du règne du roi Carol I. Une suite impériale avait été aménagée à Peleş pour l'occasion, prête à offrir une expérience royale inoubliable. Cependant, le destin en a voulu autrement et l'événement n'a jamais eu lieu, ne laissant qu'un chapitre inachevé de l'histoire du château.
Le coût de l'opulence: un investissement royal
Entre 1875 et 1914, les dépenses totales pour la construction et l'entretien ont dépassé les 16 millions de lei d'or, une somme impressionnante pour l'époque. Ces fonds ont été alloués à la transformation de Peleş en un symbole du pouvoir royal, de l'élégance et du prestige, faisant du château l'une des plus belles résidences royales d'Europe.
Un château aux échos historiques
Avec ses murs qui conservent le souvenir d'échanges illustres et de visites prestigieuses, le château de Peleş demeure une page ouverte sur l'histoire de la Roumanie. Chaque rencontre, chaque personnalité qui y a franchi le seuil a contribué à l'histoire passionnante de ce joyau architectural, qui continue de fasciner les visiteurs du monde entier.
La composition du domaine de Peleş: un bijou royal étendu
Après son inauguration en 1883, le château de Peleş n'a cessé d'évoluer, tel un organisme vivant, subissant des transformations et des agrandissements jusqu'à sa forme définitive en 1914. Avec un total impressionnant de 160 pièces et un complexe labyrinthique d'entrées et d'escaliers intérieurs, le château domine les environs par sa grandeur. La tour centrale, haute de 66 mètres, s'élève majestueusement vers le ciel et offre une vue spectaculaire sur le domaine.
Les joyaux du domaine sont le Pelișor et le Foișor.
Pour parachever la grandeur de Peleş, deux autres bâtiments ont été érigés à proximité: le château de Pelișor et Foișorul, chacun doté d'un charme unique. Le Pelișor, avec son élégance particulière et son décor Art nouveau, apporte une touche d'intimité et de raffinement, tandis que le Foișor confère au domaine une touche à la fois rustique et noble. Ces bâtiments viennent enrichir l'impressionnante toile de fond du domaine, créant un ensemble architectural d'une beauté incomparable.
Les chambres du château de Peleş: un univers d'élégance.
La diversité et la beauté de ses intérieurs sont surprenantes. Parmi les plus remarquables, la salle de théâtre intime, avec sa petite scène et ses 60 places, évoque le charme des spectacles d'antan. La loge royale, comme un coin de rêve, complète l'ensemble en y ajoutant une touche d'élégance.
Innovations techniques: l'avant-gardisme royal
Outre sa splendeur décorative, Peleş a également été un pionnier de la modernité à son époque. La salle d'honneur, avec son plafond de verre qui s'ouvre grâce à un système électrique, est une innovation technique remarquable pour la fin du XIXe siècle. De plus, dès 1883, le château dispose d'un système de chauffage central, ce qui le place à la pointe du confort et de la technologie de l'époque.
Un monument de contrastes: tradition et modernité
Le Château de Peleş est à la fois un monument historique et un univers complexe où tradition et modernité s'entremêlent harmonieusement. Chaque détail, de l'architecture imposante aux solutions techniques avancées pour l'époque, souligne le rôle prépondérant qu'il a joué dans l'histoire royale de la Roumanie. Ainsi, Peleş demeure une histoire vivante, un symbole d'élégance et de progrès qui continue de fasciner aujourd'hui encore.
Premier château d'Europe entièrement électrifié.
Le château de Peleş n'est pas seulement un joyau architectural, c'est aussi un pionnier de la modernité technique. Grâce à sa propre centrale électrique construite sur le domaine, Peleş est devenu le premier château entièrement électrifié d'Europe, une innovation révolutionnaire pour la fin du XIXéme siècle. Cette caractéristique avant-gardiste souligne la vision progressiste du roi Carol I, qui souhaitait allier le confort moderne à l'élégance traditionnelle de sa résidence royale.
Extension du domaine royal: bâtiments et fonctionnalités
Plusieurs structures complémentaires ont été construites autour du château de Peleş, chacune jouant un rôle spécifique dans la vie quotidienne de la famille royale et de la cour. Il s'agit notamment du Pelișorul (un château de petite taille mais exquis), du corps de garde, de l'intendance, du pavillon de chasse Foișor, des écuries royales et de la centrale électrique mentionnée plus haut. La villa Șipot, autre élément distinctif du complexe, complétait cet ensemble de bâtiments dans un cadre naturel pittoresque.
Résidence temporaire: le pavillon de chasse Foișor
Jusqu'à la fin des travaux du château de Peleş en 1883, le roi Carol I et la reine Élisabeth ont vécu dans ce bâtiment modeste mais élégant, qui a servi de résidence temporaire au couple royal. Cette résidence offre un aperçu des débuts modestes de la vie à Peleş, avant que le grand château n'ouvre ses portes à la famille royale.
Moments cruciaux de l'histoire de la Roumanie
Le château de Peleş a joué un rôle particulier dans l'histoire royale et nationale de la Roumanie. C'est dans ce lieu que le futur roi Carol II est né et a été baptisé dans l'orthodoxie, devenant ainsi le premier monarque de la dynastie des Hohenzollern-Sigmaringen appartenant à cette religion. Ce lieu est ainsi devenu le symbole du renforcement du lien entre la monarchie et le peuple. C'est également en 1921, que le roi Michel I, dernier roi de Roumanie, y est né, marquant ainsi une continuité dans l'histoire royale.
Célébrations
En 1923, le château de Peleş a célébré son demi-siècle, marquant ainsi le 50e anniversaire du début des travaux de construction. Des personnalités de premier plan de l'époque, dont l'historien et homme politique Nicolae Iorga, étaient présentes. Peleş a également été le cadre d'innombrables événements familiaux et cérémonies royales, comme le mariage de la princesse Ileana, l'une des sœurs de Carol II. Ces événements ont attiré l'attention de l'élite de l'époque et renforcé le statut du château comme épicentre de la vie sociale et culturelle du royaume. Il demeure ainsi comme un jalon dans l'histoire de la Roumanie, symbole de l'innovation et du lien étroit entre la royauté et le pays. Un lieu où modernité et tradition s'entremêlaient harmonieusement.
Les célèbres salles du château de Peleş
Réputé pour son architecture impressionnante, le château de Peleş l'est également pour la beauté et le raffinement de ses salles, chacune ayant sa propre histoire et son propre charme. De la salle d'honneur à la salle de concert, chaque recoin du château reflète le goût et la vision royaux, alliant tradition et innovation.
La salle d'honneur: splendeur royale
L'un des espaces les plus spectaculaires du château est la salle d'honneur, un lieu d'élégance et de distinction. Avec ses boiseries en noyer, ses bas-reliefs et ses statues, elle impressionne par sa grandeur. Le plafond de verre mobile, actionné électriquement ou manuellement, offre aux visiteurs une vue envoûtante sur le ciel, notamment lors des nuits d'été. Cette innovation a été achevée en 1911 sous la direction de l'architecte Karel Liman.
Bibliothèque royale - Le monde des livres rares
La bibliothèque royale du château de Peleş est un lieu de pèlerinage pour les amateurs de livres rares et d'antiquités. On y trouve des volumes reliés en cuir et gravés en lettres d'or, et les amateurs peuvent explorer une collection d'ouvrages inestimables. Un détail fascinant est une porte secrète menant à un espace caché derrière une étagère. Par cette porte, le roi pouvait accéder à l'intimité des différentes pièces du château.
Les Halles d'armes - Témoignages de la grandeur des temps anciens
Construites entre 1903 et 1906, les salles d'armes abritent une impressionnante collection de plus de 4 000 objets européens et orientaux datant des XIVe et XVIIe siècles. Parmi les pièces les plus précieuses, on peut admirer des armures allemandes des XVIe et XVIIe siècles, ainsi qu'une armure complète pour cheval et chevalier, unique en Roumanie. Ces reliques historiques offrent un aperçu du passé glorieux de l'Europe médiévale.
La Salle de la Musique - Élégance et soirées musicales raffinées
La Salle de la Musique, transformé en salon de musique à la demande de la Reine Elizabeth, était un lieu de rencontre de l'aristocratie et de la culture. Le mobilier de cette salle a été offert par le maharadjah de Kapurthala, ce qui lui confère une touche de raffinement et d'originalité. Cette salle a été le témoin de nombreux événements musicaux de premier plan et a joué un rôle central dans la vie culturelle de la cour royale.
Salle Florentine - Élégance et opulence
La Salle Florentine, également connue sous le nom de Grande Salle, est l'une des pièces les plus impressionnantes du château. Le plafond en tilleul sculpté et doré ainsi que les deux lustres imposants créent une atmosphère de raffinement et d'opulence. Le décor inspiré du style néo-Renaissance italien apporte une touche d'élégance classique digne d'une résidence royale.
La salle des Maures: exotisme et mysticisme
Conçue par l'architecte Charles Lecompte du Nouy, elle allie des éléments hispano-mauresques à des détails architecturaux uniques, comme la fontaine en marbre de Carrare, réplique d'une célèbre pièce du Caire. Cette salle dégage un charme exotique, empreint de mystère, et une atmosphère de conte de fées qui invite les visiteurs dans un monde magique.
La salle de théâtre
C’est un véritable sanctuaire dramatique pouvant accueillir jusqu’à 60 spectateurs assis et dispose d'une loge royale. la salle de théâtre du château de Peleş est décorée dans le style Louis XIV. Ce lieu intime et élégant a accueilli d'innombrables représentations théâtrales et constitue l'endroit idéal pour les amateurs de théâtre. Son design sophistiqué et son atmosphère luxueuse en font un lieu spécial dans l'ensemble du château.
Salle de concert - Musique et harmonie
Construite en 1906, la salle de concert est située au premier étage du château et abrite des instruments de musique très particuliers. On y trouve notamment un clavecin datant de 1621, un piano Blüthner et un orgue Rieger à deux claviers. Ces instruments de musique exquis transforment la salle en un sanctuaire de la musique, où les sons se mélangent harmonieusement, évoquant des époques inoubliables et ajoutant une touche de glamour royal. Chaque pièce du château de Peles est une œuvre d'art en soi, un témoignage du raffinement des monarques qui ont vécu dans ce lieu de conte de fées.
La Suite Impériale
Le château de Peleş est bien plus qu'une simple résidence royale, c'est un lieu chargé d'histoire et d'élégance, dont les pièces reflètent les goûts et la vision des monarques qui y ont vécu. Chaque pièce est un joyau architectural et le mobilier est empreint de symbolisme et de raffinement. Parmi les pièces les plus remarquables, citons la Suite Impériale, la salle du conseil, le cabinet de travail et la chambre à coucher royale, chacune ayant sa propre histoire et son atmosphère unique.
Les invités royaux
Créée en 1906, la Suite Impériale était destinée à accueillir Franz Joseph I, l’Empereur d'Autriche-Hongrie, à l'occasion du 40éme anniversaire du règne du roi Carol I. Bien que la visite de l'empereur n'ait pas eu lieu, l'appartement est resté un symbole du raffinement royal, doté des équipements les plus modernes pour l'époque. Son design élégant et son atmosphère royale transmettent, encore aujourd'hui, un sentiment d'opulence et de respect des traditions monarchiques.
Salle du Conseil - Élégance et décisions importantes
La Salle des Conseils, dont le design s'inspire des salles de l'Hôtel de ville de Lucerne, en Suisse, évoque une atmosphère solennelle et raffinée. C'était le cadre idéal pour les réunions de haut niveau, où les délibérations et les décisions stratégiques étaient prises sous l'œil attentif des monarques. L'élégance de cette salle en fait un lieu idéal pour accueillir des événements spéciaux et des discussions politiques importantes.
Le Cabinet, lieu des délibérations royales
Dominé par un bureau imposant et un pupitre d'audience, c'est un lieu de concentration et de prise de décision. C'est ici que le roi et ses invités échangeaient et planifiaient l'avenir du pays. L'atmosphère qui y règne est celle de la gravité et de l'importance, ce qui en fait un lieu idéal pour les délibérations de l'État.
La salle à manger - Ambiance Impériale
Située au premier étage, elle est une pièce accueillante avec un mobilier breton rustique du XVIIIe siècle qui dégage une chaleur particulière. Au milieu de cette atmosphère relaxante, de précieuses pièces d'argenterie ajoutent une touche supplémentaire d'éclat. Conçue pour les repas royaux, cette salle offre également un cadre propice à la détente, avec une ambiance feutrée et élégante.
La Chambre Turque: un coin d'exotisme et d'élégance.
Abritant une fascinante collection de cuivres turcs et persans, elle est un lieu où se mêlent les traditions orientales et la splendeur occidentale. Le décor exotique confère un charme particulier au château et l'atmosphère de cette salle est à la fois mystérieuse et raffinée, offrant aux visiteurs une véritable incursion dans la culture orientale.
La Chambre Royale: élégance et raffinement.
Véritable lieu de repos et de détente, elle allie élégance et confort. Sous la lumière d'un lustre en cristal de Bohème, elle rayonne de style et de luxe. Des détails raffinés et des meubles d'époque viennent parachever l'atmosphère royale de cette chambre, qui devient ainsi un endroit vraiment spécial.
Les vitraux du château
Acquis et posés entre 1883 et 1914, ces vitraux sont des œuvres d'art provenant de Suisse et d'Allemagne. Ce sont des œuvres exquises des XVéme et XVIIéme siècles, qui ajoutent beauté et splendeur aux pièces du château. Lorsque la lumière traverse ces vitraux, les pièces se parent d'une atmosphère magique qui s'accorde avec le paysage royal des environs du château.
Jardins et terrasses
Autour du château, sept terrasses décorées de statues en pierre, de fontaines et de vases ornementaux en marbre de Carrare contribuent à l'élégance et à la grandeur du domaine. Ces espaces extérieurs sont parfaits pour admirer les vues merveilleuses sur les environs et profiter de la beauté naturelle de la région, en parfaite harmonie avec la magnificence architecturale du château.
Un aimant à touristes!
Après le château de Bran, le château de Peleş est considéré comme la deuxième attraction touristique la plus importante de Roumanie. Il attire chaque année des milliers de visiteurs du monde entier. Recherché par les amateurs d'histoire, d'architecture et de traditions, Peleş fascine par sa beauté et son importance culturelle. En 2006, il a accueilli plus de 250 000 visiteurs venus de Roumanie, mais aussi des États-Unis, de l'Australie, du Japon et de la Nouvelle-Zélande. Au cours des six premiers mois de 2010, le château a déjà enregistré 80 000 visites, ce qui prouve qu'il s'agit d'une destination touristique de premier plan.
La visite
Les mesures de sécurité mises en œuvre pour protéger le château de Peleş reflètent également son importance. Outre la présence de gardes militaires, le château est surveillé par du personnel spécialisé et des caméras de vidéosurveillance, ce qui garantit son intégrité et le confort des visiteurs. Récemment, une visite complète du château a été mise en place, permettant aux visiteurs d'explorer non seulement le premier étage, mais aussi les premier et deuxième greniers, leur donnant ainsi un aperçu détaillé de ce lieu spécial. Un étage reste toutefois inaccessible au public, car il est utilisé pour entreposer des objets, des peintures et d'autres artefacts historiques. Des visites guidées sont également proposées en cinq langues, ce qui facilite l'accès des touristes internationaux. Chaque année, en novembre, le château est fermé pour un nettoyage général, permettant ainsi d'en assurer l'entretien et la conservation.
Le château de Peleş sur grand écran
Le château de Peleş est également devenu une pièce maîtresse pour des productions cinématographiques internationales. En 2009, il a notamment servi de décor pour un domaine du New Jersey appartenant à une milliardaire excentrique jouée par Rachel Weisz dans le film Les Frères Bloom. Il a également été présent dans le film original de Netflix Un prince de Noël et dans ses deux sequels, Un prince de Noël: le mariage royal et Un prince de Noël: le bébé royal. D'autres productions ont également inclus le château de Peleş dans leur scénario, notamment le film de la chaîne de Hallmark Channel A Princess for Christmas (2011) et le film de 2018 Royal Matchmaker, consolidant ainsi son statut de symbole de la royauté et de l'élégance. Le château de Peleş n'est pas seulement une attraction touristique de renom, c'est aussi un élément du patrimoine qui a laissé une forte empreinte dans la culture cinématographique. Il est reconnu non seulement pour sa beauté, mais aussi pour son importance dans l'histoire et les traditions roumaines.
Confiscation et transformation du château de Peleş
Le château de Peleş est resté la résidence de la famille royale jusqu'en 1948, date à laquelle il a été confisqué par l'État. En 1953, le régime communiste a annoncé sa transformation en musée et son ouverture au public. En effet, depuis l'époque du roi Carol I, le public avait accès à l'ensemble des bâtiments royaux, jusqu’à ce qu’ils soient confisqués par l’État.
Le Camarade Dictateur Ceauşescu
Entre 1975 et 1989, au cours de la dernière période du régime communiste, Ceauşescu a ordonné la fermeture complète du domaine au public. Seuls les employés chargés de l'entretien, les militaires et le personnel de sécurité y avaient accès, et l'ensemble de la zone a été déclaré ‘zone d'intérêt protocolaire’. Bien sûr, cette mesure a également fermé l'accès au château aux touristes et à toute personne intéressée par son histoire et son patrimoine.
Propagande du régime communiste
Le régime communiste soutenait que le domaine royal de Peleş faisait partie du domaine de la Couronne, le considérant ainsi comme une propriété de l'État roumain. Cette version officielle ne reflétait cependant pas la vérité historique. Le château de Peleş, ainsi que les résidences adjacentes, Pelișorul et Foișorul, ont été construits avec l'argent personnel du roi Carol I. Il a vendu un domaine en Allemagne afin de financer le coût du terrain et de la construction des bâtiments, évitant ainsi d'utiliser les fonds de la liste civile. Le domaine de Peleş n'a donc jamais fait partie des domaines de la Couronne, qui constituaient des propriétés de l'État mises à la disposition du souverain.
Succession et droits de propriété
Après la mort du roi Carol I, le domaine est passé aux mains du roi Ferdinand I, puis à celui de son petit-fils, le roi Michel I. Le roi Carol II n'a jamais eu de droits de propriété sur le domaine de Peleş, et son fils, par son mariage avec Ioana Zizi Lambrino, n'a jamais prétendu en avoir. Ainsi, au fil des décennies, les droits de propriété du château de Peleş ont été clairement établis, et ce n'est qu'après 1989 qu'il a officiellement acquis le statut de symbole de la royauté roumaine.
Légendes du château
Comme tout château ayant une longue histoire, celui-ci est bien sûr entouré de légendes et de mystères. Il est dit qu’en certaines nuits de l'année, on peut voir des feux flotter au-dessus du château. Il s'agirait d'une manifestation des pièces d'or que le roi Carol I les avait fait enterrées dans les fondations du bâtiment, conformément à une coutume de l'époque. D'autres histoires parlent des ombres fantomatiques de ses anciens maîtres, les rois et reines de Roumanie, qui hantent les couloirs la nuit de pleine lune. Il ne s'agit bien sûr que de légendes. Cependant, elles ajoutent un air de mystère au monument.
Ceaușescu et le château de Peleş
Un aspect moins connu de cette résidence royale est sa relation avec Nicolae et Elena Ceaușescu. Bien que Peleş soit un symbole de la royauté roumaine, avec une immense valeur historique et culturelle, les deux dictateurs n'appréciaient pas particulièrement cette résidence royale. Pendant leur régime, on sait que Ceaușescu et son épouse n'ont pas montré un réel intérêt pour le château de Peleş et que leurs relations avec le bâtiment n'ont pas toujours été positives.
Les restaurations pendant le règne du Camarade Dictateur Ceauşescu
Étant donné sa propension à ordonner des démolitions et des transformations, les muséographes du château ont usé d'une astuce pour effrayer Ceauşescu. On lui a dit qu'un dangereux champignon avait élu domicile dans le château, affectant les éléments en bois et risquant de nuire à la santé des gens. En réalité, ce champignon était dû à l'accumulation d'humidité et au manque de ventilation, qui endommageaient les poutres du château. Des travaux de restauration ont donc été entrepris, notamment le remplacement de la structure porteuse de la salle d'honneur et de la salle à manger du rez-de-chaussée, afin d'éviter toute nouvelle détérioration.
Une nuit au château
Bien que le dictateur Ceauşescu soit connu pour sa préférence pour les résidences luxueuses, il et son épouse n'ont pas été attirés par le château de Peleş. On raconte qu'ils ont préféré dormir dans le Foișor plutôt que dans les salles du palais royal, alors qu'ils n'y avaient passé qu'une seule nuit.
Restauration et réintégration dans le circuit touristique
Après la chute du régime communiste à la suite de la révolution de décembre 1989, le château de Peleş a été réintégré dans le circuit touristique. Depuis 1990, le château, restauré et préservé dans toute sa splendeur, est de nouveau ouvert au public et commence à attirer un nombre croissant de touristes du monde entier. Il est ainsi redevenu un lieu touristique.
Rétrocession du château du roi Michel I
En 2006, le gouvernement roumain a annoncé un événement historique : la rétrocession du château de Peleş au roi Michel I de Roumanie. Après le retour définitif de Sa Majesté et de la famille royale dans le pays en 1997, le long processus de rétrocession a pris fin. Le 20 février 2007, le château a été officiellement restitué à la famille royale. Cet acte marque la restauration symbolique d'un patrimoine national et d'une histoire familiale de plusieurs décennies.
Le souhait du roi Michel I
Bien que le château ait été rétrocédé, le roi Michel I a exprimé le souhait que Peleş demeure un musée national. Ainsi, le château de Peleş est resté un musée d'État, bien qu'il ait été restitué à la famille royale, et il est ouvert aux visiteurs du monde entier. Le roi a souhaité que ce lieu spécial soit utilisé occasionnellement pour des événements nationaux importants organisés par la famille royale, créant ainsi un lien symbolique entre le passé royal et le présent national. Sur la photo, le roi Michel de Roumanie.
La rétrocession et les rumeurs de vente
Contrairement à certaines rumeurs qui ont circulé pendant cette période, le château de Peleş n'a pas été vendu à l'État roumain pour 30 millions d'euros. Ces informations mensongères ont été rapidement démenties et le château est resté sous l'administration d'un musée national, qui offre aux visiteurs l'opportunité de découvrir l'histoire de la royauté roumaine et le patrimoine culturel du pays.
L'étendard royal
Le 10 mai 2016, jour de l'indépendance nationale de la Roumanie, un moment important dans l'histoire récente du château de Peleş a eu lieu: l'occasion de célébrer le 150éme anniversaire de la dynastie royale roumaine. À cette occasion, l'étendard personnel de Son Altesse Royale la princesse héritière Margareta de Roumanie a flotté pour la première fois depuis 1947, date à laquelle le roi Michel I a été banni, sur le plus haut mât du château. Ce geste symbolique a marqué le retour de la royauté à sa place historique, soulignant le lien profond qui unit la famille royale à l'histoire nationale de la Roumanie.
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