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EVA. LES JOURNÉES FEUILLES, LES CHEMINS CACHÉES

angelogeorge988

Dernière mise à jour : 30 juin 2024

Leur beauté l'avait fascinée. Car elles demeuraient exceptionnelles, même en n’étant que quelques feuilles dans un arbre banal. Elle avait commencé à les étudier à partir du tronque de l'arbre qui les hébergées. Lui, il était grand et vigoureux, ni trop gros ni trop mince, dans la fleur de l'âge et de la force de son écorce, émanant légèrement l’odeur printemps-été.

Il gardait également de nombreuses branches avec ses feuilles d'antan comme dans un temps définitivement passé, tenu par ses passions, sans rien remarquer de ce qui l'entourait. Comme un mince lierre était sa vie, enroulée autour de ses années ; comme un long gémissement était sa croissance et sa chute. Chute que lui arrivera-elle aussi, dans une journée lointaine, après les innombrables départs de celles qui l'aimaient le printemps-été, pour mieux le haïr l’automne-hiver. Lorsqu'elle les avait vus pour la première fois, elle a été étourdie d'émotion. Elle était sortie dans la rue, s'émerveillant de l'arrivée de l'été, se réjouissante des différentes sensations qui envahissaient ses sens. Amoureuse de l’abstrait, comprenant qu’elle se laisserait par la suite envahie par des points d’interrogation et des doutes. Cependant, au-delà de toutes, c’était le baiser de la nuit qu’avait aiguisé son désir de vivre et lui donner l’envie de se promener. Elle commença par descendre la longue rue qui partait du parc et marcha jusqu'à en lui trouver la fin. C'était là, à l'entrée de l'espace vert, qu'elle se sentait le mieux, qu’elle aimait le plus. Un parc banal en somme et pourtant... Sachant qu’elle va les adorer, se réjouirait d’avance à l'idée de retrouver elles. Les feuilles. Les ruelles désertes se meurtrirent lentement mordant leurs lèvres dans l'asphalte gris. Mais, parmi les pas des rares passants, les feuilles reniflaient et respiraient, un immense corps engourdi donnant de l'oxygène à toute la ville. Elle martelait le sol tranquillement, toute en se sachant s’approcher d’elles, se voyant s’approcher. D’elles, les feuilles qu’elle les souhaitât être toujours là, dans le grand arbre, que personne ne les ait pris, qu'elles ne furent pas ni tombées ni brisées ou passées. La surprise - joie lui empourpre les joues quand elle les vit accrochées d’une branche penchée vers terre, surveillant poliment les passants. Elles étaient dix, comme les doigts, belles, différentes, rouges comme le feu, vertes comme le jaune de l'automne. Dans l’ensemble de l’arbre, le soleil ne voyait qu’elles, ne s’arrêtait que sur elles. Les autres, elle les trouvait fanées et sans intérêt. Alors, les approchait et caressait. Elles, les rougeâtres. Tressaillant légèrement, comme un dauphin qui touchait finement l'eau désirant être proche et lointain dans le même temps. Elle sourit en les regardant pendant une minute. Puis elle recommençait son chemin, à travers les journées feuilles, sur les sentiers cachés. Eva.

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