Dans la région d'Auckland, la plus grande ville de Nouvelle-Zélande, faisons connaissance avec Cornwallis Beach (Plage Cornwallis), une oasis de tranquillité au cœur de l'agitation de la vie quotidienne. Cette destination très prisée est située à seulement 16 minutes de la banlieue de Titirangi, au cœur du parc forestier de Waitākere. La plage s'étend comme un sourire sur le visage de la baie de Manukau, avec un littoral impressionnant qui semble sculpté par l'histoire. Sous nos yeux dansent des paysages spectaculaires, et l'érosion naturelle offre un spectacle des forces de la nature, un témoignage du temps qui passe. Les fleurs et les animaux y sont comme des joyaux cachés, chacun ayant une histoire à raconter. La plage est le cadre idéal pour des pique-niques pleins de rires et des baignades qui se transforment en souvenirs inoubliables. On la surnommerait presque ‘Family Beach’, tant elle est un coin de paradis où les liens familiaux se renforcent et les joies se partagent. Je vous invite à découvrir les beautés de cet endroit merveilleux que j'ai récemment exploré par une journée sans soleil, mais pleine de charme et de promesses. Ici, même les nuages semblent danser au rythme des vagues, nous invitant à profiter de chaque instant de la vie.
Promenez-vous dans la tempête!
Cornwallis Beach est charmante même en pleine tempête, quand elle se transforme en un tableau dramatique, où le ciel nuageux peint des nuances de gris sur les vagues déchaînées. J'ai donc décidé de partager cette expérience unique avec les lecteurs de notre blog. Les enfants, tels de petits aventuriers à la recherche des mystères de la nature, apprécient les sorties en plein air par tous les temps, comme des papillons qui ne craignent pas la pluie. Nous sommes donc partis à la découverte de la plage sous un ciel sombre et mystérieux, tandis qu'une petite pluie tombait, dansant sur nos joues. Le vent d'ouest, artiste incomparable, nous a incités à enfiler nos sacs à dos et nos chaussures de randonnée, prêts à nous laisser porter par les forces de la nature. Chaque pas sur le sable mouillé est une déclaration de courage et chaque souffle de vent est la promesse d'une aventure inoubliable.
La ville des voiles
Joyau naturel, Auckland est entourée de 48 volcans, chacun avec sa propre histoire secrète, et de nombreuses îles pittoresques qui semblent flotter sur les vagues du temps. C’est une ville privilégiée, connue sous le nom de ‘City of Sails’ (la ‘Ville des Voiles’), avec un port brillant comme un œil de saphir. Ici, le nombre impressionnant de yachts qui naviguent dans la baie d'Hauraki transforme la ligne d'horizon en une toile vivante, peinte en bleu et blanc, où le vent se fait artiste et éclabousse l'espace de ses couleurs. Auckland mérite bien son surnom, couronnée d'une situation géographique unique telle une émeraude entre les eaux. À l'ouest, la mer de Tasmanie s'étend à l'infini, tandis qu'à l'est, le golfe d'Hauraki borde les côtes, offrant un refuge à des milliers de yachts qui dansent au gré des vagues. Le port d'Auckland, entouré d'eaux miroitantes et de baies cachées, respire une atmosphère maritime particulière, une symphonie de sons et de couleurs qui contribuent à sa renommée, comme un poème écrit par la nature elle-même.
Pas de maîtres-nageurs
De lourds nuages de coton et une pluie fine créent une atmosphère paisible dans la baie, tandis que la plage de Cornwallis resplendit sous le ciel gris. Avec un fond extrêmement plat et une faible profondeur, la plage se transforme en un doux tapis de sécurité pour les nageurs, un endroit où chaque vague devient une douce caresse. Ici, la nature a créé un havre de paix où aucune attaque de requin n'a été signalée et où les conditions de baignade sont idéales, surtout pour les enfants. Eux, ils jouent comme de petites sirènes dans les eaux calmes. Située à l'intérieur de la baie, cette plage est presque dépourvue de vagues et la mer y devient un lac cristallin, éliminant ainsi les dangers qui hantent souvent les autres plages de l'ouest d'Auckland, comme Piha, Muriwai ou Bethells. Alors que sur ces plages, des nuages de tragédie s'accumulent chaque saison, la plage de Cornwallis jouit d'un niveau de sécurité élevé, faisant d'elle un sanctuaire de tranquillité. C'est l'une des raisons pour lesquelles il n'est pas nécessaire d'y avoir des maîtres-nageurs; ici, chaque nageur peut explorer la mer en toute tranquillité, comme un pêcheur en eaux calmes.
Sentiers de randonnée à Cornwallis
Pour ceux qui souhaitent découvrir les attractions de la zone à pied, les environs de Cornwallis s'offrent à vous comme un livre d'histoires, avec une variété de sentiers pittoresques à explorer. La plupart d'entre eux s'apparentent à des bras tendus vers la nature qui vous invitent à pénétrer dans le cœur vert du paysage. Cependant, il convient de noter que l'accès à certains sentiers a été fermé par des barrières de protection pour empêcher la propagation de la maladie du kauri. Les sentiers vous invitent non seulement à explorer la beauté naturelle du lieu, mais aussi à découvrir l'histoire fascinante de la région. Ils sont comme des portails qui vous guident à travers les légendes et les traditions locales. Chaque pas sur le chemin est une découverte, chaque virage révèle une nouvelle surprise, comme des joyaux cachés dans la forêt. Ici, la nature et l'histoire s'entremêlent dans une danse harmonieuse et vous invitent à vous laisser séduire.
Partez à la découverte des monuments de Spragg et McLachlan!
Les amateurs d'histoire seront ravis de faire une courte promenade jusqu'au Monument aux Morts: une flèche de pierre de 9 mètres de haut qui se dresse tel un phare du souvenir, illuminant le passé. Il honore le courageux pilote, le lieutenant Wesley Neal Spragg, et tous ceux qui ont perdu la vie au cours de la Première Guerre mondiale, chaque pierre portant le poids d'une histoire écrite dans le sang et le sacrifice. Le terrain a été offert par Wesley Spragg en témoignage de son souhait qu'un mémorial soit érigé ici en l'honneur de son fils et ‘tous les garçons’ d'Auckland qui sont tombés sur les champs de bataille de la Grande Guerre. Le Mémorial a été inauguré le 17 mars 1920, soit deux ans après la mort du courageux pilote. Une autre destination à ne pas manquer pour les amateurs d'histoire locale et les promeneurs tranquilles est le McLachlan Monument Track (la Piste du Monument McLachlan). Cette piste de randonnée digne d'un conte de fées doit son nom à l'obélisque en pierre érigé par le conseil municipal d'Auckland. Il se dresse comme un pilier de gratitude, dévoilé le 17 juillet 1918, en hommage au don de 1927 acres fait à la ville d'Auckland par John Mitchell McLachlan, en mémoire de sa mère, Isabella Mitchell McLachlan. Telle une racine profondément ancrée dans le sol de cette terre, Isabella fut l'un des premiers colons écossais à arriver sur la péninsule en 1841 à bord du navire ‘Brilliant’, laissant une marque indélébile sur l'histoire de ce lieu. La marche vers ces monuments devient alors un pèlerinage de la mémoire, un voyage à travers les échos du passé.
Jubilee Walk et plage de Kakamatua
D'une longueur de 370 mètres, le Jubilee Walk se déploie tel un ruban de satin qui mêle nature et détente. Facilement accessible, ce parcours est idéal pour s'évader du quotidien. Cette destination populaire, située à proximité de la plage de Cornwallis, devient un havre de paix pour ceux qui souhaitent s'imprégner de la beauté du paysage en une randonnée de seulement 30 minutes. Chaque pas sur ce sentier est une respiration profonde, qui rafraîchit l'âme et apporte la sérénité. Pour une aventure plus éloignée, dirigez-vous vers l'ouest jusqu'à l'aire de stationnement près de Kakamatua Creek, où la nature s'offre à vous comme un livre ouvert, vous invitant à l'explorer.
Cette promenade vous emmène sur la plage de sable située près de l'île de Kakamatua, un lieu de prédilection pour les amoureux des chiens qui peuvent profiter d'une plage adaptée à leurs besoins. Les chiens doivent être tenus en laisse sur le tronçon de piste pour protéger l'écosystème fragile de Kauri; une fois sur la plage, ils peuvent courir à toute allure, ne laissant que sourires et joie dans leur sillage. Malheureusement, la promenade Kakamatua Entrance Trail est temporairement fermée aujourd’hui pour des raisons de défense contre le dépérissement des arbres Kauri. Cependant, cette fermeture ne durera qu'un court moment. Prenez-le comme une invitation à la patience, une promesse que la nature renaîtra et continuera d'offrir sa beauté à ceux qui la chérissent.
Sur la route
La voiture est garée sur le parking. Nous enfilons nos chaussures de randonnée, prenons nos sacs à dos remplis de provisions diverses et d'eau fraîche, puis nous partons. La plage s'étend devant nous, longue et dorée, et nous sommes prêts à affronter la tempête qui se profile. Une fois que nous nous sommes habitués aux conditions changeantes, tout devient plus facile et plus agréable. Nous nous dirigeons vers la droite, vers la partie la plus fréquentée de la plage pendant la belle saison estivale. Nous y trouvons des tables de pique-nique, un espace vert avec de l'herbe douce pour se détendre, des toilettes propres, une douche extérieure pour se laver du sel, ainsi qu'une rustique passerelle traversant une rivière remplie de canards sauvages enjoués. Quelques arbres Pohutukawa, aux fleurs d'un rouge éclatant, tendent leurs branches épaisses et élastiques, et mes enfants décident de tester leur élasticité. Ils se balancent dans cette balançoire de fortune avec cette passion débridée et cette énergie propre seulement aux enfants. La force et la candeur de la jeunesse brillent dans leurs yeux, apportant une touche de joie et d'exubérance à cette journée d'aventures !
L’arbre sacré Pōhutukawa
Ses fleurs rouge vif, qui apparaissent au moment de Noël, ont fait de cet arbre un symbole de fête et de joie en Nouvelle-Zélande. Avec ses pétales éclatants, il apporte une touche de couleur au paysage estival. Il fait partie de l’espèce Metrosideros avec le Rāta. Le Pōhutukawa continental (M. excelsa) pousse naturellement dans la partie supérieure de l'île du Nord, notamment dans l'idyllique région de Cornwallis. On le trouve également dans d'autres parties du pays, où il fait étalage de sa beauté unique. Il se distingue facilement du Rāta par les poils fins et veloutés qui recouvrent la face inférieure de ses feuilles, un détail qui lui confère un charme particulier. Nous avons d'ailleurs deux petits arbustes de Pōhutukawa dans notre propre jardin, qui apportent leur magie dans notre vie quotidienne.
La mythologie Māori
Le Pōhutukawa et le Rāta jouent un rôle central dans cette mythologie, dans laquelle on trouve notamment la légende du jeune guerrier Tawhaki. Ce dernier cherchait de l'aide dans les cieux pour venger la mort de son père. Les fleurs rouges du Pōhutukawa sont considérées comme des symboles de son sang noble, rappel de sa douleur et du sacrifice qu’il est censé endurer. Le Pōhutukawa le plus connu de la mythologie Māori est un petit arbre balayé par le vent qui s'accroche désespérément à la falaise du cap Reinga, le point le plus septentrional d'Aotearoa (le nom Māori de la Nouvelle-Zélande). Vieux de 800 ans, cet arbre vénérable garde l'entrée d'une grotte sacrée, lieu de passage des esprits désincarnés dans leur voyage vers le monde souterrain. Le Pōhutukawa n'est donc pas seulement un symbole de beauté naturelle, mais aussi un pilier de la tradition et de la spiritualité, qui réunit le passé et le présent.
Paysage arboré et effets de la tempête
Les racines épaisses et abondantes des arbres commencent à prendre forme, maintenant la terre gluante dans un équilibre précaire. Elles sont comme des gardiens silencieux qui luttent contre l'effondrement de la côte provoqué par l'érosion incessante de la mer. Il est presque surréaliste de voir ces arbres imposants s'appuyer sur leurs propres racines, parfois même se faufiler à travers elles, comme si l'on entrait dans une forêt enchantée pleine de mystères. La tempête s'intensifie et les vagues s'agitent furieusement, telles des bêtes acculées. Certaines d'entre elles s'échouent sur le rivage, creusant la base des falaises qui brillent d'une teinte jaune-brun de kaolin; c’est un paysage qui semble sculpté par les forces de la nature. Les trous de Piddock, tels des yeux indiscrets, percent la roche dure, ajoutant une touche de mystère et de complexité à l'ensemble. Dans les petites crevasses, un galet dur est constamment tordu par les vagues, s'érodant en rond. C’est comme un artiste perfectionnant son œuvre, créant des trous assez larges pour abriter de l'eau salée, du sable fin, des coquillages et d'autres micro-organismes marins. Crabes agiles et plancton vibrant se disputent ces véritables maisons à ciel ouvert, transformant le paysage en un écosystème vivant et dynamique, un microcosme de vie palpitant, en harmonie avec les rythmes de la mer. Cette lutte pour la survie crée un tableau vibrant où la nature révèle à la fois sa force et sa fragilité.
L’oursin
L’oursin de Nouvelle-Zélande, également connu sous le nom de kina, est un échinoderme fascinant avec une valeur commerciale importante. Cet organisme dur, épineux et à la coquille d'un brun profond apporte une touche de mystère au monde sous-marin. Sa chair jaune à orange brille comme un soleil timide parmi les rochers, pouvant atteindre 16 à 17 cm de diamètre. Sa présence est bien plus qu'un simple spectacle; c'est un indicateur vital de la santé de l'habitat environnant les récifs rocheux. Lorsqu'il est visible, c'est le signe d'un écosystème dynamique et en bonne santé. On trouve des kina dans toute la Nouvelle-Zélande, y compris sur certaines îles éloignées du littoral, comme des trésors cachés dans les profondeurs. L'oursin se nourrit de plancton et de varech, mais il est également omnivore et fait preuve d'une grande diversité alimentaire, à la manière d'un véritable gourmet des océans. Il est très apprécié dans la culture Māori, consommé cru en sashimi, fumé ou en sauce, un véritable délice culinaire qui met à l'honneur les saveurs authentiques de la mer. La meilleure période pour le récolter s'étend du printemps, entre octobre et décembre, lorsque la production d'œufs est multipliée par presque deux, transformant ces créatures en joyaux gastronomiques. Cependant, les populations d'oursins ont été affectées par la surpêche et le changement climatique, qui ont endommagé les forêts de laminaires, laissant une empreinte visible sur l'écosystème. C'est pourquoi de nombreuses zones ont mis en place des restrictions concernant la récolte des kinas, dans le cadre des efforts de conservation de la faune marine, qui joue un rôle essentiel dans la protection de ce symbole de la richesse de la mer.
Les plantes de sable de la côte de Cornouailles
Le long du sentier de la côte de Cornwallis, nous pouvons observer ces plantes remarquables. D'une beauté remarquable, leurs formes délicates dansent dans la brise comme des ballerines sur scène. Adaptées pour résister aux températures torrides de l'été ainsi qu'à l'hiver froid et silencieux, ces espèces poussent dans un environnement pauvre en nutriments. Elles sont ainsi de parfaits symboles de la ténacité de la nature, une preuve vivante que la vie s'accroche à chaque grain de sable. Certaines d'entre elles sont endémiques et brillent comme des trésors rares dans le pays du Grand Nuage Blanc, tandis que d'autres sont consommées comme des mets délicats, apportant une touche de saveur aux repas traditionnels. Nombre de ces plantes sont également adoptées par la civilisation Māori, qui les utilise pour fabriquer des objets artisanaux tels que des tresses ingénieuses et des paniers artistiques. Parmi ces plantes, le chardon aux feuilles robustes et coriaces, le romarin panaché, le lin aux fibres délicates, le roseau aux tiges dressées vers le ciel et le caltha aux fleurs fragiles constituent une palette de vie vibrante qui enrichit le paysage côtier. Ainsi, les plantes de sable de la côte de Cornouailles ne se contentent pas d'affronter des conditions difficiles, elles deviennent un témoignage de la beauté et de l'adaptabilité de la nature, et nous invitent à les admirer et à les protéger.
Tuscus des sables et linaria tachetée
Nous avons découvert le Tuscus des sables, une plante délicate et fascinante qui pousse sur des dunes semi-stables, telles des îles vertes au milieu d'un océan doré. Ces dunes, aux formes ondulantes et aux ombres ludiques, se trouvent dans la pittoresque région de Cornwallis. Autrefois commune, cette plante brillante est devenue rare, et il ne reste que quelques populations dans toute la Nouvelle-Zélande, témoignage de la fragilité de la nature. Elle peut atteindre 90 cm de haut, avec des feuilles lisses d'un jaune verdâtre qui semblent scintiller au soleil, raides et acérées comme des brins d'herbe. D'autre part, la linaire tachetée (Carex testacea) est une plante indigène attrayante qui se dresse fièrement dans divers habitats, tel un gardien de la nature. D'aspect tacheté, il forme de petites touffes denses pouvant atteindre 60 cm de haut, apportant une touche d'élégance rustique au paysage. Sa rusticité admirable en fait une combattante face aux changements environnementaux, s'imposant dans tous les recoins du globe, offrant un spectacle de textures et de nuances.
Lin, roseau, prêle
Le lin (harakeke en maori) est une plante généreuse offerte par la nature, un véritable havre pour plusieurs oiseaux ainsi que pour les lézards et les abeilles. Cette plante à feuilles droites, haute et rigide, s'élève à 2 m à la manière d'un fier soldat dans le vent, avec des fleurs rouges sur de grandes tiges qui semblent danser dans la brise. Originaire d'Europe, le roseau, avec son herbe douce, est une symphonie de la nature, étant introduit en Nouvelle-Zélande comme bijou ornemental. À chaque souffle de vent, il murmure des histoires d'étangs et de rivières, devenant une présence familière dans le paysage d'Aotearoa. Repéré pour la première fois dans la nature en 1906, le roseau a grandi et s'est répandu, transformant chaque coin de terre en un lieu féerique. De toutes les plantes que j'ai admirées sur la plage, la prêle est celle qui a conquis mon cœur. Je me souviens de la façon dont elle s'est répandue dans le jardin, le remplissant d'une palette vibrante de fleurs orange, comme un éclat de soleil au milieu de la verdure. En Roumanie, nous l'appelons ‘calțunaș’, un terme issu d'un vieux dialecte roumain qui évoque l'image d'une petite pantoufle turque démodée. Cette plante rustique et vivante est une délicatesse qui brille sur les tables des meilleurs restaurants, apportant une touche de nature à chaque plat.
Plancton et algues vertes
À certains endroits, le plancton vert et les algues recouvrent entièrement les rochers détachés du littoral rocheux, formant un tapis d'émeraude entrelacé de rayons de soleil, scintillant à la lumière du jour. Leur aspect unique transforme les rochers en œuvres d'art naturelles, mais je dois rester vigilant car les enfants peuvent facilement glisser sur ces surfaces brillantes. Malgré mes avertissements, Lucas et Victoria, mes enfants, gambadent joyeusement le long de la plage familière, comme deux papillons enjoués s'ébattant sur ces rochers glissants. Mais je me fie à leur instinct de survie, un phare de confiance qui, jusqu'à présent, brillait parfaitement dans l'obscurité. Comment apprendre autrement qu'en vivant l'inattendu et en s'adaptant sans cesse, à l'image des vagues de la mer qui s'échouent sur le rivage? Je me dépêche de les rattraper, mais ils me font signe que tout va bien. Le paysage devient spectaculaire, les enfants chevauchant avec passion sur les falaises d'un côté et sur la mer ondoyante de l'autre.
Un véritable paradis géologique perdu
Ici, sur cette portion de plage spectaculaire, je peux me perdre dans un regard parmi les falaises d'apparence basaltique, patiemment sculptées par les vagues salées de l'océan et le soleil brûlant, chaque rayon agissant comme un pinceau peignant la nature. Le professeur de géographie fait son entrée dans la discussion, sa voix chargée de sagesse. Il explique que les roches stratifiées, semblables à des livres anciens, racontent l'histoire de différents types de calcaire et de schiste, érodés par une combinaison de processus qui semblent être l'œuvre des forces de la nature.
Processus d'érosion
Le premier processus, ‘l'érosion karstique’, est une danse lente et délicate, une chorégraphie silencieuse dans laquelle l'érosion chimique du calcaire se produit sous la pression de l'eau, à la manière d'un artiste peignant son chef-d'œuvre dans les profondeurs. L'eau, avec son cours sinueux, traverse les joints et les cavernes, laissant derrière elle une carte aux formes étranges, semblables à de mystérieux labyrinthes qui cachent les secrets des temps anciens. Le second processus, ‘l'érosion côtière directe’, s'accompagne d'une démonstration de force, d'un tumulte d'énergie naturelle qui transforme les rochers en éclats d'art éphémère. L'effondrement des cavernes et la création de formations étranges, semblables à des sculptures extraterrestres tombées d'un autre monde, façonnent le paysage d'une empreinte inoubliable.
Œuvres éphémères
À Cornwallis, de petites zones caverneuses existent où l'eau douce, telle une artiste infatigable, travaille sans relâche à éroder les rochers. Par la suite, celux-ci se transforment en œuvres d'art éphémères qui semblent murmurer les secrets de la mer. L'action érosive combinée de la terre et de l'océan ne laisse aucune chance aux falaises, condamnées à disparaître, à l'image des souvenirs d'un passé géologique glorieux aujourd'hui oubliés. Cette région est un véritable ‘paradis géologique perdu’, un sanctuaire où la nature joue son éternel drame, se sculptant et se transformant dans un cycle sans fin, dans une symphonie de forces qui tissent la vie et la mort dans les formes les plus fascinantes.
Plages, calcaires et schistes
Comment pourrait-il en être autrement ? Sans cela, il n'y aurait pas de belles plages de sable fin, semblables à de délicats tapis de soie étendus au soleil. Cette finesse reflète la perfection des processus d'érosion, une danse de la nature au cours de laquelle la roche de la côte, d'une dureté imposante, se transforme en cristaux de sable délicats, apportés par l'océan. Tel un artiste acharné, l'océan émiette ces roches en de minuscules détails qu'il rejette ensuite sur le rivage comme un cadeau scintillant. Érodés par les grandes marées, ces calcaires et ces schistes sont les témoins silencieux du temps. Ils se sont formés durant la période géologique de l'Oligocène, il y a environ 25 millions d'années. À cette époque de l'histoire géologique de la Nouvelle-Zélande, la majeure partie du pays était immergée dans des mers peu profondes, un vaste océan de mystère qui cachait les secrets du passé. Les plages, nées de ce cycle de transformation sans fin, ne sont pas seulement des lieux de détente, mais des pages d'une histoire géologique extraordinaire.
Sable noir et titanomagnétisme
Quel mystère se cache dans le sable noir des plages de la côte ouest d'Auckland? Tel un artiste passionné, l'activité volcanique façonne ce paysage spectaculaire en laissant derrière elle une bande de sable sombre et envoûtante, telle une toile imprégnée des secrets du temps. Ce sable, véritable symphonie d'éléments, est composé d'un mélange vibrant de particules volcaniques, d'oxyde de fer et de titanomagnétite. Chaque grain raconte l'histoire tumultueuse des forces de la Terre, tel un murmure venu des profondeurs. Dans certains endroits du pays, le sable noir est extrait pour créer une gamme de produits à base de fer. Ainsi, un simple ingrédient naturel se transforme en une ressource précieuse, semblable à une gemme brute attendant d'être découverte. Ce processus de transformation ajoute une nouvelle dimension à ce paysage. Ici, le sable n'est pas seulement une présence, mais un élément vivant d'une histoire géologique fascinante, un témoignage de la puissance et de la beauté de la nature.
Lavoisier et l'alchimie de la nature
Ce paysage est en constante métamorphose, offrant un spectacle permanent de transformation. Le vent, tel un artiste impitoyable, refroidit le sol autour des racines, enveloppant la terre dans sa danse turbulente. Tandis que la mer exploite ses nutriments essentiels pour les poissons, elle agit tel un alchimiste qui extrait l'essence de la vie des profondeurs. Des morceaux de bois flottent, tels des messagers de la forêt, échoués sur le rivage et enrichissant l'eau de minéraux indispensables, semblables à des cadeaux de la nature. Les rochers, sous toutes leurs formes, sont sans relâche assaillis par l'océan. Le battement des tempêtes et des marées agit sur eux comme un sculpteur dévoué, leur donnant des formes uniques. Le soleil et le sel œuvrent sans relâche, même par temps nuageux, à la manière de artisans qui ne cessent jamais leur travail. Chaque rayon et chaque cristal de sel contribuent à ce processus continu. Tout change, tout se transforme, selon Antoine Lavoisier, chimiste et biologiste français du XVIIIème siècle: ‘Dans la nature, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme’. Ici, dans ce coin du monde, la nature pratique sa propre alchimie, transformant chaque élément en un autre, dans une symphonie éternelle de régénération.
Le débarcadère
L'embarcadère est le point d'arrivée de notre voyage à Cornwallis. C'est un havre aimé des voyageurs et des pêcheurs, et considéré comme une passerelle entre le monde et les mystères des profondeurs. À chacune de mes visites sur cette plage, j'ai eu l'occasion d'observer des pêcheurs à l'œuvre. Je les ai considérés comme de véritables alchimistes de la mer, essayant d'appâter les créatures de l'océan et rêvant de les transformer en un délicieux repas, semblable à des festins divins. Aujourd'hui encore, au milieu de la tempête, quelques téméraires tiennent leur canne à pêche dans l'eau, l'espoir brillant dans leurs yeux, rêvant de prises record qui pourraient écrire des légendes. Ici, une autre fois, j'ai aperçu un manchot nain qui nageait près du ponton, tel un petit aventurier à la recherche de poissons, chaque nage étant une exploration de l'infini. C'est là que la plage s'arrête dans la roche. Autour de la jetée, les arbres tombés, tels des soldats fatigués, sont enlacés par les vagues qui les polissent sans relâche, portant leur histoire dans leur danse éternelle. Le paysage est d'une beauté à couper le souffle, un véritable tableau vivant, et quelques fleurs apportent une touche de couleur, comme des notes optimistes dans cette symphonie tumultueuse. Cette rencontre entre la nature et l'activité humaine crée une atmosphère unique, un équilibre fragile mais parfait où chaque élément trouve sa place dans le cycle de la vie.
Avertissement concernant le changement climatique
Un avertissement concernant le changement climatique et l'élévation du niveau des océans surplombe la jetée, telle une sentinelle silencieuse et vigilante. Ici, les traces des hausses les plus importantes se succèdent comme une ligne du temps, depuis le niveau de 1918, pendant la Première Guerre mondiale, lorsque les vagues ont englouti 3,3 mètres du littoral, jusqu'aux prévisions pour 2120, qui annoncent une hausse alarmante de 4,9 mètres. Ce changement significatif de 1,6 mètre en deux cents ans s'annonce comme une vague de changement implacable qui affectera les côtes et les communautés vivant à proximité du littoral, à l'image d'une tempête qui se profile à grands pas. L'avertissement est un appel à l'action, un cri de la nature, qui nous invite à réfléchir à nos choix et à prendre cette réalité au sérieux, avant que l'eau ne devienne non seulement une amie, mais aussi une ennemie. Ce message gravé dans la pierre nous rappelle que face au changement climatique, nous faisons tous partie d'une histoire qui est encore en train de s'écrire, et que chaque choix compte.
Vers le parking
En regardant le Styx se déchaîner, il est temps de regagner la voiture, à l'image de véritables aventuriers quittant les lieux après avoir combattu les éléments hostiles de la nature. Nous avons fait un aller-retour sur une plage balayée par le vent et avons voyagé à travers un paysage tumultueux, mais nous avons surmonté la fureur de la nature. Les enfants sont ravis d'apprendre qu'une serviette sèche, une portion de fruit et un chocolat les attendent comme une douce récompense pour avoir bravé le mauvais temps. Chaque bouchée de cette collation est l'assurance d'adoucir leurs souvenirs. La tempête peut être vue dans toute sa splendeur dans la vidéo accompagnant cet article. C'est un spectacle grandiose, une danse de nuages et de vagues qui nous rappelle que si la nature peut être imprévisible, ce sont les joies simples qui nous rassemblent. Chaque étape de notre voyage devient alors une célébration de l'expérience vécue, un moment qui nous unit et renforce nos liens, même au milieu du chaos.
Épilogue
Ce voyage, un peu différent des autres, prend ici fin. Ce fut une expédition qui a révélé la beauté du paysage, mais aussi l'essence d'un monde plein de mystères. J’espère vous avoir convaincu de visiter cette plage, un véritable coin de paradis caché, si vous vous rendez un jour dans la magnifique ville d'Auckland, en Nouvelle-Zélande. Chaque vague qui s'écrase sur le rivage est porteuse d'une histoire et chaque brise murmure les secrets de la nature. Alors, je vous invite à vous laisser emporter par le charme de ce lieu. Cette plage n'est pas un simple paysage, c'est une expérience, une occasion d'embrasser la nature dans toute sa splendeur, comme une œuvre d'art vivante qui attend d'être admirée et vécue.
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