Avertissement: En tant qu'êtres humains, nous regrettons profondément ce qui s'est passé hier et continue aujourd'hui en Israël et à Gaza, ainsi que ce qui a commencé au Liban en septembre 2024: la guerre, les destructions et les massacres. Cependant, notre opinion personnelle n'apporte rien aux gens en détresse; en réalité, elle ne servira à personne. Ce qui peut aider, d'une certaine manière, est une analyse froide et sans parti pris; vous expliquez pourquoi et comment se déroulent ce que vous voyez et lisez chaque jour. Et où cela pourrait-il mener. Si vous souhaitez lire un texte en faveur ou à l'encontre de l'une ou l’autre partie, pleurer les crimes qui ont été ou sont en train d’être commis, déplorer la situation des civils et appeler à la paix et aux négociations, nous sommes désolés. Ce qui suit n’est pas fait pour vous.
Septembre 2024
Septembre 2024 marquera un tournant: ce qui fut d'abord la guerre à Gaza deviendra la guerre à Gaza et au Liban. Il y aura de moins en moins de combats contre le Hamas à Gaza et de plus en plus contre le Hezbollah au Liban. Le Hamas est en passe d’être complètement détruit en tant que force militaire apte à combattre; il pourrait faire de la guérilla dans le futur, mais rien de plus. Jusqu’en septembre 2024, en raison de ses erreurs, nous avions considéré Netanyahu comme le plus grand ennemi d’Israël; d’après nous, s’il n’avait pas existé, ses ennemis auraient dû l’inventer. Cependant, à partir de septembre 2024 Netanyahu s’est réinventé: il a compris (ou, plus probablement, on lui a fait comprendre) que l'Iran était le véritable ennemi d’Israël. Et pour vaincre l'Iran, il doit détruire ses alliés: le Hamas, le Hezbollah, les Houthis et les autres milices chiites. Netanyahu est donc aujourd’hui en bonne voie de devenir l'un des plus grands hommes politiques de son pays. Cela pourrait advenir s’il continue jusqu’à la destruction du Hezbollah. Cela arrivera sûrement s'il réussit à vaincre l'Iran et à faire tomber le régime théocratique qui y est aujourd'hui en place. Nous en parlons ci-dessous.
Les pires erreurs d’Israël d’avant septembre 2024
1. Il a ainsi permis à Netanyahu de rester au pouvoir pendant très longtemps. Les dirigeants des démocraties les plus performantes du monde ne peuvent rester au pouvoir que pendant une durée déterminée (8 ans pour les États-Unis et 10 ans pour la France). En revanche, celles qui se permettent un temps indéterminé, comme le Royaume-Uni et l'Allemagne, par exemple, se portent moins bien aujourd'hui. Par le passé, c’était également le cas de Napoléon Bonaparte. Après 11 ou 12 années au pouvoir, il a commencé à commettre des erreurs qui, à la fin, lui ont coûté presque tous ses acquis d’avant. De toute façon, Netanyahu n’avait jamais été une lumière, et encore moins après tant d’années au pouvoir. Il a commis erreur après erreur, mais il ne comptait pas s’y arrêter. Pire, la société israélienne ne semblait pas disposée à le pousser vers la sortie.
2. Ne pas rejoindre la coalition des Alliés pour l'Ukraine. Cela a été perçu comme une trahison par les États-Unis et les pays de l’UE, qui par le passé ont soutenu Israël contre vents et marées. Même si, sur le plan officiel et politique, il n’y a pas eu de changements visibles, la situation s'est aggravée sur le plan des échanges officieux, spécialement dans les zones ‘gris/noir’ des services secrets occidentaux. Cela signifie qu’ils ont arrêté de travailler avec et pour Israël et qu'ils ont préféré laisser filer des informations sur les agissements des mouvements palestiniens. Le fait qu'ils n'aient rien vu venir le 7 octobre montre bien qu'ils regardaient ailleurs à ce moment-là. Ou bien que, si l'information avait été connue, elle aurait été égarée entre les différentes structures et n’aurait pas été communiquée là où elle était nécessaire.
3. Favoriser le Hamas pour affaiblir l’Autorité Palestinienne. Les Palestiniens vivent dans deux territoires séparés: la Bande de Gaza gouvernée par le Hamas et Cisjordanie (ou West Bank) par l'Autorité Palestinienne (ex-O.E.P du Yasser Arafat, dirigeant historique du peuple palestinien du dernier siècle). Israël, dirigé par Netanyahu, a choisi de favoriser le Hamas pour affaiblir l’Autorité Palestinienne. Cette dernière était considérée comme l'adversaire principal d'Israël, tandis que le Hamas était vu comme le partenaire palestinien ‘convenable’. Pour cela, Israël a laissé passer des transports d'aide financière et matérielle à Gaza (c'est-à-dire au Hamas), et a également assuré la sécurité de ces derniers. Ce choix était évidemment stupide, car le Hamas avait des liens très forts avec l’Iran. Et comme l’Iran a fait d’Israël son ennemi juré, cela a évidemment été le cas pour le Hamas aussi. Dernièrement, les services secrets et l’armée israélienne ont concentré leurs efforts sur le territoire gouverné par l’Autorité Palestinienne, laissant Gaza et le Hamas à leur sort. Et le 7 octobre 2023 tombe.
Le massacre. Pourquoi?
Soyons très claires: cette date aurait dû rester dans l'Histoire comme celle d'une belle victoire militaire du Hamas. Les assaillants ont échappé à tous les moyens de surveillance et détruit le mur dit ‘impénétrable’ qui séparait Gaza de Israël. Ils ont brièvement capturé une base militaire et détruit beaucoup de matériel de guerre, y compris des chars de bataille lourds. Ils ont tué ou blessé un grand nombre de soldats israéliens. Cependant, l’Histoire retiendra le massacre et les sévices infligés aux civils, ainsi que les scènes d’horreur. Ce qui aurait dû être une aubaine pour le Hamas est vite devenu un cauchemar. Mais pourquoi le Hamas a-t-il fait ça? Pour le profit de Poutine, bien sûr; il a obtenu un nouveau conflit pour occulter sa guerre en Ukraine. Il espérait également qu'un Israël horrifié par le massacre et les sévices du Hamas serait tenté d’apporter une réponse forte. Et la réponse d’Israël a surpassé les rêves les plus exaltés de Poutine. Bonus: les aides financières et militaires à l’Ukraine ont diminués, tandis que celles destinées à Israël ont carrément explosés.
Et comment?
Mais comment Poutine a-t-il réussi à convaincre le Hamas de commettre un tel massacre ? En réalité, il n’a pas eu besoin de les convaincre, mais plutôt de s’insinuer dans leur plan de bataille en ‘détournant’ une partie de ses forces (directement ou, plus probablement, par l’entremise de l’Iran). Une fois les défenses israéliennes franchies, les ‘détournés’ n'ont donc plus suivi les ordres donnés par la hiérarchie du Hamas, mais ceux de leur commanditaire, Poutine. Voici nos arguments: 1. Jamais par le passé, le Hamas n’a pas agi d’une telle façon; 2. Le Hamas avait besoin des otages pour forcer Israël à négocier, pas des morts. Un grand nombre d'otages aurait forcé Israël à négocier. Les morts en nombre ont poussé Israël à viser la destruction du Hamas. 3. Quelques mois plus tard, le Hamas a reconnu qu’une partie de son plan d’attaque n’avait pas été respectée. Bien sûr, cela n’enlève pas la responsabilité du Hamas. Cela doit toutefois nous faire comprendre qu’il y a quelqu’un de plus coupable encore, l'instigateur et décideur du massacre.
La destruction du Gaza
En 2005, Israël s’est retiré de la Bande de Gaza. Le pouvoir est alors revenu au Fatah (l’ex-OEP), qui contrôle également l'Autorité palestinienne. En 2007, le Hamas a gagné le pouvoir par la force et l’a détenu jusqu’à récemment, quand Gaza est passée, de facto, sous occupation israélienne. Pendant la période où le Hamas a été au pouvoir, il n'y a pas eu de partis politiques, d’élections et de vie démocratique. Le Hamas a gouverné et réglementé tous les aspects de la vie politique, économique et sociale; en d'autres termes, rien ne bougeait sans son accord. Bien qu’il y ait des associations de charité et d’entraide ainsi que des organisations internationales présentes en Gaza, elles ont travaillé sous le contrôle et la surveillance du Hamas. Donc, pour détruire le Hamas, Israël n’avait d’autre choix que de détruire Gaza. Le droit international et les valeurs occidentales exigeaient une ‘destruction’ chirurgicale. Hélas, Netanyahu, à la tête d’Israël, a choisi une destruction ‘à la russe’ qui a quasiment toute rasé sur son passage. Il a donc fait un choix catastrophique sur le plan humanitaire. Ce choix a conduit, par la suite, à un procès devant la Cour internationale de Justice où Israël est accusé de ‘génocide’.
Cour Internationale de Justice et le ‘génocide’ d’Israël
Fin décembre 2023, l'Afrique du Sud a déposé plainte contre Israël, demandant à la Cour de disposer que: 1. Israël arrête ses attaques à Gaza; 2. Israël soit reconnu comme coupable de génocide à Gaza. Un panel de 17 juges a rendu un jugement préliminaire le 26 janvier 2024. En résumé, la Cour a reconnu que, le 7 octobre 2023, Israël avait été brutalement et cruellement attaqué. La demande de l’obliger à cesser la guerre a donc été rejetée. Cependant, la Cour a observé que la guerre semblait également viser le Hamas et la population civile. Elle a mis en garde Israël en affirmant que cette stratégie de guerre rentrait effectivement dans le champ juridique du ‘génocide’. La Cour a donc exhorté Israël à mener la guerre contre le Hamas et non pas contre la population civile. Elle a aussi demandé à Israël de prendre des mesures spécifiques pour protéger les civils, leur donner accès à l’eau, à la nourriture, aux soins médicaux, etc., afin de ne pas être déclaré coupable à la fin du procès. Netanyahu, le dirigeant israélien, a fait fi de ces demandes et a poursuivi la guerre à Gaza comme si ce dossier n’existait pas. Ce qui conduira probablement à une issue malheureuse pour Israël dans quelques années. Cependant, il est fort possible que, au moment du verdict, le monde soit tellement différent de ce que nous connaissons aujourd'hui que ce verdict n’aura plus aucune importance réelle. L'attaque d'Israël contre le Hezbollah est d'ailleurs un énorme pas dans cette direction.
L’attaque contre le Hezbollah
Mais pourquoi Israël a-t-il décidé d'attaquer le Hezbollah en septembre 2024? C’est à cause d’une conjonction des intérêts de l’intérieur et de l’extérieur d’Israël.
À l'intérieur: 1. Une frappe du Hezbollah a tué 12 enfants le 27 juillet, rompant l’accord tacite entre les deux parties qui prévoyait des attaques réciproques mais bénignes; 2. Netanyahu voyait s’approcher le moment où, une fois le Hamas vaincu, il devrait rendre compte de ses erreurs.
À l'extérieur: L’Iran avait franchi une ‘ligne rouge’ officieuse qui lui interdisait de fournir des missiles à la Russie pour les utiliser dans sa guerre contre l’Ukraine. Cependant, les alliés de l'Ukraine (les États-Unis de l’administration Biden-Harris en tête) ne voulaient pas d'une action menant à une guerre ouverte contre l'Iran. En échange, ils ont donné leur feu vert, voire carrément recommandé à Israël de s’en prendre aux intérêts de l’Iran par le biais de la destruction du Hezbollah. Cette organisation est le plus important et le plus puissant allié de l'Iran au Moyen-Orient. Sa destruction porterait un coup très fort, et probablement fatal, aux ambitions de l'Iran de devenir un acteur majeur sur la scène politique de la région. Netanyahu a donc saisi l’occasion de continuer à faire la guerre, cette fois contre le Hezbollah. Ou, plus probablement, on lui a fait comprendre que la destruction du Hezbollah était dans l'intérêt d'Israël; en plus, cela lui profiterait aussi personnellement. Maintenant, la guerre à Gaza est devenue une guerre à Gaza et au Liban. Une guerre où Israël bénéficie du soutien officiel ou officieux de ceux qui ‘peuvent’.
Tu ‘peux’ ou tu ne ‘peux’ pas
Soyons clairs: les mots et les documents ne valent rien s’ils ne sont pas suivis par des conséquences réelles sur le terrain, dans les champs de bataille. Aujourd’hui et demain, nous entendons des milliers et des milliers des ‘MOTS’ (c'est-à-dire: des prises de position en faveur de l'une ou l'autre des parties belligérantes et des appels à la négociation, au cessez-le-feu et/ou à la paix. Des résolutions adoptées à la suite des réunions et/ou sessions de divers organismes internationaux, comme le Conseil de Sécurité de l’ONU. Des campagnes pour le sauvetage et/ou l'aide aux civils menées par divers dirigeants politiques et/ou célébrités de tous sexes et nationalités. Des appels à l'arrêt des livraisons d'armes à Israël et/ou au Hezbollah et mille autres choses du même genre, etc). Et tous auront sur le terrain le même effet qu’un massage cardiaque effectué sur un défunt de deux jours. Ceux qui ‘peuvent’ sont les pays qui ont à la fois la volonté et les moyens de peser réellement sur le champ de bataille. Ils le font en fournissant des armes, des munitions et/ou des informations essentielles (celles qui permettent d'identifier et de frapper des cibles de haute valeur. Ils peuvent aussi imposer des sanctions et garantir leur application (même si elles ne sont pas efficaces à 100 % en raison de la contrebande et/ou du contournement). Il s'agit d’abord de l'Occident (les États-Unis, le Royaume-Uni, l'U.E. et ses pays), puis des pays musulmans des environs. Contrairement à un tas d'experts, nous considérons que tous les autres pays ne ‘peuvent’ pas, c’est-à-dire qu’ils n’ont la volonté et/ou les moyens d’aider l'Iran, principalement.
Pourquoi?
En premier lieu, la Russie a elle-même besoin d’être aidée par l’Iran avec des bombes, des missiles et des drones pour mener sa guerre en Ukraine. La Chine? Elle sombre chaque jour un peu plus dans le marasme économique. De plus, elle n’a pas le courage d’aider sérieusement et directement l’Iran, car cela risquerait de la mettre en porte à faux avec les pays du Golfe Persique qui l’alimentent en gaz et en pétrole. Ce qui est également le cas pour les autres pays du Sud global (Brésil, Inde, pays africains). Bref, tous ces pays vont soutenir très fortement l'Iran avec des ‘MOTS’. Mais rien qui pourrait avoir un impact réel sur le terrain.
Les pays musulmans des environs
Ils ont tous à gagner des guerres menées par Israël.
1. L’Égypte: le Sinaï, qui jouxte Gaza, a connu dans le passé des mouvements terroristes qui bénéficiaient du soutien du Hamas. Cela a justifié le blocus imposé par l’Égypte, qui a été maintenu même pendant que l'armée israélienne poursuivait sa campagne de destruction à Gaza. Il est d'ailleurs toujours en place aujourd’hui. La destruction du Hamas par Israël va donc régler le problème de l’Égypte, diminuant fortement les risques sécuritaires qui pesaient sur le Sinaï.
2. Turquie: elle a des intérêts en Syrie et a soutenu certaines forces insurgées pendant la révolution commence en 2011. Mais le régime de Bachar el-Assad en Syrie a été sauvé par la Russie et le Hezbollah. De nos jours, les Russes embourbés en Ukraine ne seront plus en mesure d’aider à nouveau. Si le Hezbollah venait à disparaître à la suite de l’attaque d’Israël, Erdogan aurait un boulevard devant lui pour intervenir en Syrie et faire ce qui lui chante. Un prétexte pourrait être vite trouvé si besoin.
3. L'Arabie Saoudite a eu des conflits par le passé avec les Houthis du Yémen. Il est fort probable qu’elle négocie déjà avec Israël pour que les Houthis soient la cible d'une nouvelle guerre, une fois le Hezbollah détruit. Comme ils ne cessent de lancer des attaques contre Israël, le prétexte pour intervenir contre eux est tout trouvé.
4. En Jordanie, il y a une forte diaspora palestinienne; en règle générale, elle est bien intégrée et ne pose pas de problèmes. Toutefois, ils sont considérés comme une menace pour la sécurité tant qu'il y a des forces extérieures, comme l'Iran et ses alliés, qui pourraient les inciter à recourir à la violence contre l'État.
5. Les pays du Golfe Persique: tout trouble en Iran, dû à une attaque directe d'Israël ou à la destruction de ses alliés (Hamas, Hezbollah, Houthis, etc.), conduit à l'affaiblissement du régime théocratique. S'il provoque sa chute, c'est encore mieux. Plus l'Iran est en crise, plus les pays du Golfe pourront récupérer une grande partie de son côté sur le marché pétrolier.
Pour le moment, les pays musulmans se taisent; ils ne font rien. Il est possible qu’ils commencent à protester et à faire des gestes de façade (une âpre campagne des ‘MOTS’) lorsque l’armée israélienne avancera en profondeur au Liban. Mais rien qui pourrait réellement entraver Israël dans sa guerre contre le Hezbollah.
L’Occident
Officiellement et officieusement, l’Occident, avec les États-Unis en tête, va faire ce qu’il a toujours fait de mieux: soutenir Israël. Bien sûr, il y aura une infinité de ‘MOTS’ sans aucun effet sur le champ de bataille où Israël poursuivra sa quête de destruction du Hezbollah. La même partition interprétée virtuosement, depuis que Israël a commencé à détruire Gaza. L’Occident ne bougera pas un doigt pour sauver le Hezbollah et l'Iran, même si le Liban en paie le prix, comme cela a été le cas (et il est encore) avec Gaza. Toutefois, l’intensité de l’aide n’est pas la même pour tous les pays occidentaux.
La différence
Soyons clairs: il y a toutefois une différence majeure entre les États-Unis d'une part, l’U.E. et le Royaume-Uni d'autre part. En effet, le premier soutient pleinement Israël, non seulement en lui fournissant des bombes et des missiles, mais aussi en lui apportant des informations essentielles. Et cette aide continuera d'être fournie, quel que soit le résultat des élections présidentielles. Si c’est Trump qui l’emporte, il poursuivra probablement sur cette voie. Il a aussi la capacité d’imposer d'autres solutions ou options à Netanyahu et à Israël. Ce qui se passera si quelqu'un réussit à le convaincre dans ce sens (hypothèse hautement improbable, toutefois). En revanche, si c'est Kamala Harris qui l'emporte, Netanyahu ouvrira une bouteille de meilleur champagne français; Biden lui-même, malgré son expérience politique, n'a pas été capable de lui tenir tête. Or, K.H. est un novice absolu en politique extérieure; donc, face aux demandes de Netanyahu, elle se mettra en position de garde à vue et dira même, à la fin: Merci beaucoup de nous avoir sollicités. Dans le même temps, les autres, l’UE et le Royaume-Uni, se trouveront trop intéressés par la guerre en Ukraine pour accorder à Israël une aide dépassant le ‘minimum syndical’. Ils vont soutenir Israël pour de nombreuses raisons historiques et politiques; il y a aussi une raison supplémentaire de dernière minute: le Hezbollah est le principal allié de l'Iran au Moyen-Orient. Sa destruction par Israël sera considérée comme une punition infligée à l'Iran pour avoir fourni des armes à la Russie dans le cadre de sa guerre en Ukraine.
Les inconnues de la guerre contre le Hezbollah
Les éléments spécifiques qui pourraient influencer la durée et l’évolution de ce conflit sont:
1. L’armée libanaise. Le Liban dispose de sa propre armée. Nous ne connaissons ni sa force, ni sa composition, ni sa allégeance (les informations publiques sont, très probablement, biaisées en raison de la forte présence du Hezbollah dans les autorités libanaises). D'où la difficulté de répondre à la question: que fera-t-elle lorsque l'armée israélienne pénétrera profondément dans le territoire libanais pour aller combattre le Hezbollah ?
2. En plus des chiites dont le Hezbollah est issu, il y a plusieurs autres communautés au Liban (chrétiens, druzes). Rappelons-nous la guerre civile de 1975 à 1990 au cours de laquelle chaque communauté avait créé une ou plusieurs milices qui se sont affrontées entre elles. Donc, plusieurs questions se posent: ces milices vont-elles être réactivées ou recréées pendant la guerre entre Israël et le Hezbollah? Si oui, que vont-elles faire?
3. Hezbollah a été décapité et Israël continue incessamment à chasser et à tuer ses chefs. Quels seront les effets sur les unités combattantes? Vont-elles suffisamment être affaiblies pour faciliter la victoire d'Israël?
Il est évident qu'Israël, dirigé par Netanyahou et soutenu officiellement et/ou officieusement par ceux qui ‘peuvent’, dispose d'une supériorité technique, matérielle et financière écrasante. La clé de la prolongation ou de l'abrègement de ce conflit réside entre les mains des ceux mentionnés aux points 1 et 2 ci-dessus.
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