Rien de plus classe que d'être le petit-fils du cuisinier de Lénine et de Staline dans l'univers soviétique, où chaque détail de la vie quotidienne peut avoir une signification historique profonde! Les débuts de Vladimir Poutine, né à Léningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg, bien sûr, car changer le nom de la ville est une forme de progrès), reflètent parfaitement cette combinaison de petits riens de la vie quotidienne. Bien sûr, sa mère était ouvrière et son père ancien sous-marinier, tous deux "rouages" anonymes de l'énorme machine soviétique, rappelant l'imaginaire collectiviste de l'époque. Rien ne symbolise mieux la discipline soviétique que le fait que presque tout le monde a participé à ce spectacle grandiose du sacrifice, entre le la soupe nommé "borş" et les roquettes, entre le froid et la faim. Le tout avec le sourire, bien sûr.

L'ironie du sort est sûrement là: fils d'une ouvrière et d'un marin soviétiques, élevé dans la pauvreté et la discipline de l'Union Soviétique, il finit non seulement par diriger la Russie, mais aussi par être l'architecte d'un régime qui redéfinit la nostalgie avec une touche personnelle, comment faire autrement? En effet, son ascension dans l'espionnage n'est peut-être pas le fruit d'un talent remarquable, mais plutôt d'une série de "coïncidences" soviétiques parfaitement orchestrées. Par simple formalité administrative, l'école lui offre un programme de langue allemande, qui sera son passeport pour l'avenir. Alors qu'on ne lui prêtait aucun don particulier, Poutine s'est révélé être un élève modèle, faisant preuve d'une fidélité sans faille à la doctrine communiste. Si Marx, Engels et Lénine n'ont pas suffi à faire de lui un soldat du régime, son fétichisme pour les structures étatiques oppressives a certainement ajouté une touche d'originalité à sa formation. Comment aurait-il pu devenir un "cadre discipliné" si ce n'est par le désir fébrile de s'intégrer à cette machine gigantesque et rigide? Le KGB! Cet amour éternel et inconditionnel, une sorte d'amour de toujours, surtout lorsqu'il vous guide là où vous voulez aller, même si ce voyage implique de traverser un champ de mines de manipulation, de terreur et de surveillance. Poutine, au cœur de pierre et au regard d'acier, est devenu un maître du jeu politique. Il utilise toutes les leçons de l'époque soviétique pour construire un régime où l'État s'immisce presque imperceptiblement dans la vie de chaque citoyen et où la manipulation devient une science. Bien sûr, il n'a pas eu besoin de pioche pour éliminer ses opposants, car contrairement à Staline, Poutine ne vivait plus à une époque où la brutalité révolutionnaire était en vogue. Il préfère jouer en coulisses, dissimulant patiemment ses intentions sous les traits d'un chef d'État, pour y arriver. Et si Trotski pouvait regarder au-delà de la tombe, il se rendrait probablement compte que, bien qu'il n'ait pas reçu de coup de pioche, Poutine a joué exactement les mêmes jeux astucieux, mais avec une finalité différente: non pas l'exil, mais la prise du pouvoir. La comparaison avec Eltsine, ce "tsar déchu de la vodka" qui, dans un moment de "clarté alcoolique", a laissé la Russie aux mains d'un ancien agent du KGB, peut-être ne susciterait pas une ironie amère, mais une reconnaissance tacite que le destin d'une nation peut être guidé par des ombres sans que les mains de celui qui tient les rênes ne se salissent jamais. Sa carrière de judoka a commencé à l'âge de 12 ans, mais qu'est-ce qui aurait pu mieux le préparer à une vie consacrée non seulement à terrasser ses adversaires sur le tatami, mais aussi sur la scène politique ? Renverser ses rivaux était essentiel, car il est évident que dans la politique russe, il ne suffit pas d'avoir des talents de négociateur, il faut aussi savoir mettre son "dessein" en œuvre. Un simple sport de contact? Bien trop peu pour un personnage aussi complexe. Il fallait donc qu'il devienne un fantasme de propagande vivant, une version moderne d'un héros mythologique. Le voilà, Poutine, nageant dans la glace polaire avec des ours — une scène totalement invérifiable, mais parfaite pour une histoire "réelle" transposée sur un plateau de tournage. Et comme si cette scène n'était pas assez évocatrice, il ajoute quelques plans d'équitation sur le cheval sauvage des steppes russes, mélangeant glorieusement l'esthétique d'un empereur romain et les vibrations d'une vidéo pop des années 90. Et comme si ces scènes ne suffisaient pas à renforcer le récit, le voici aussi en train de piloter un avion ou de chercher des amphores dans une mer "découverte par hasard". La chasse aux tigres de Sibérie est l'apogée de ce culte de la masculinité brutale. C'est une combinaison de force primitive et de stratégies de marketing politique qui en mettrait plein la vue à n'importe quel "star mondiale". Tout cela sous le couvert d'une culture du leader suprême, intrépide et tout-puissant, qui se confirme à chaque photo mise en scène et à chaque clip de propagande parfaitement chronométré. Il n'est donc pas étonnant qu'un autre "macho planétaire", comme Elon Musk, grand amateur de provocations spectaculaires et de déclarations chocs, ait invité Poutine à un combat viril, vestige d'une époque où les conflits ne se réglaient pas par des sanctions et de la diplomatie, mais par des coups de poing et des techniques de combat dignes d'un film d'action. Malheureusement, tout cela n'a pas dépassé le stade d'une discussion de café: un duel imaginaire entre deux mâles alpha qui construisent leur propre mythologie sur des fantasmes de gladiateurs modernes, prêts à "s'affronter" de manière spectaculaire, mais sans jamais mettre en pratique ce théâtre de la force. La réalité est tout autre: un ensemble de faux destiné à nourrir l'illusion d'un pouvoir invincible des gens qui ne sont, au fond, guère plus que des boîtes de conserve faisant beaucoup de bruit dans leur coin du monde. Poutine affiche sa virilité en traversant la Sibérie à cheval, Musk rêve de coloniser Mars. Dans les faits, ils ne font pas que de se cacher derrière des relations publiques bien pensées et des déclarations sur Internet. Car, pour être franc, Poutine n'est ni un génie stratégique ni un orateur impressionnant, et son charisme est davantage une illusion destinée à maintenir une certaine fascination du public. Tous deux sont les acteurs d'un cirque mondial dont les véritables enjeux restent cachés derrière des promesses grandioses. Car Poutine est exactement le genre de personnage que l'on passerait à côté sans le remarquer, sans lui accorder beaucoup d'attention, dans un univers alternatif. Sans la combinaison de circonstances favorables, de loyauté bureaucratique et, bien sûr, de nostalgie soviétique qui l'a propulsé au sommet de l'État russe, il n'aurait pas atteint ce poste. Il aurait même rencontré de sérieuses difficultés pour trouver un emploi. Dans un monde "normal" fondé sur des entretiens et des CV, il aurait probablement été une ombre derrière des bureaux anonymes, un employé sans enthousiasme, peut-être un administrateur médiocre, ou au mieux un agent de sécurité maussade inspectant des passeports dans un coin oublié du monde. Mais l'histoire, avec toutes ses ironies et ses aléas, l'a propulsé au sommet de la Russie, un pays où l'absence de charisme particulier et de vision claire peut être compensée par une main de fer et un réseau de personnes bien placées. Tout est question de pouvoir, de peur et de manipulation, des ingrédients qui, après tout, sont bien plus efficaces que toute compétence réelle dans un ce monde régi par les jeux politiques. Nous en arrivons donc aux deux grands moments de sa vie, ceux qui l'ont consacré non seulement dans la mémoire de la Russie, mais aussi dans l'image qu'il a créée pour le monde entier. Le premier moment crucial de la carrière de Poutine est sans aucun doute la guerre dévastatrice qu'il a déclenchée, une boucherie absurde dans laquelle des millions de jeunes vies ont été sacrifiées pour un objectif illusoire: la victoire à tout prix. Une sinistre illusion, car même s'ils parviennent à annexer l'Ukraine et à remporter la guerre, la Russie finira tôt ou tard par s'effondrer. Comme tous les grands empires qui l'ont précédée, elle finira par s'effondrer sous l'effet de ses propres contradictions, de ses faiblesses économiques et des révoltes qui couvent. La Russie n'est pas un colosse imbattable ; elle n'a pas l'"exceptionnellement" que Poutine et d'autres dirigeants aimeraient le croire. Prenons l'exemple de la Grande-Bretagne: un empire immense, dominant tous les continents, qui semblait inébranlable pendant la Première Guerre mondiale. En quelques décennies, elle est devenue une petite île fragile, divisée et en proie à des crises internes. L'histoire ne pardonne pas et la Russie ne parviendra pas à défier cette loi. Avec une économie fragile et une société prisonnière d'un régime autocratique, Poutine peut gagner des territoires, mais il ne pourra pas arrêter l'inéluctable: les ruines impériales qui se profilent déjà pour l'avenir de la Russie, quel que soit le nombre de territoires qu'il arrachera par la force. Pourtant, Poutine continue de jouer ce jeu, entretenant les mythes du pouvoir et de la grandeur perdue. Mais même les dirigeants les plus habiles ne peuvent défier la loi naturelle de l'effondrement des empires, et le destin de la Russie est inéluctablement scellé, quels que soient les efforts qu'elle déploie pour le retarder. La mère Russie se bat, oui, de toutes ses forces blessées ! L'économie est asphyxiée, mais Poutine se bat "un peu"! C'est alors que commencent les menaces du "bouton rouge", un grand fantasme de puissance et un dernier recours dans un moment de désespoir. Et, bien sûr, il obtient de nouvelles sanctions, car que faire d'autre quand on se trouve dans un piège dont on ne peut s'échapper? Ils conquièrent quelques kilomètres, mais ne laissent derrière eux que des ruines et des cadavres, et la "victoire" remportée sur le champ de bataille semble plus proche de la défaite que du succès. Une marche funèbre parée d'une illusion de grandeur perdue depuis longtemps. Et, au bout du compte, disons qu'il "gagne", qu'il prend le territoire, qu'il le proclame "conquis", "libéré". Mais tout s'écroule alors inévitablement. À qui cela a-t-il servi? À quoi ont servi tous ces sacrifices, tous ces sacrifices vains? Lorsque le rideau tombera sur ce spectacle grotesque, l'histoire tranchera et la réponse sera aussi amère que la question. Nos enfants apprendront le "traité de Moscou" comme nous avons appris le traité de Versailles: un document qui n'a pas apporté la paix, mais qui a signé l'arrêt de mort d'un empire moribond, accablé par ses propres mythes et illusions. Et la Russie, le pays qui rêvait de gloire, ne sera plus rien. Elle ne restera qu'un fragment d'histoire, un symbole de la faillite impériale, un avertissement pour ceux qui croient encore que les empires peuvent survivre à la force du temps. Car, comme l'enseigne chaque empire mourant, aucun pouvoir ne peut durer éternellement, ni avec des armées, ni avec des sanctions, ni avec des illusions d'éternité. Et maintenant, à la toute fin, l'ironie du sort joue sa dernière carte. La poitrine de la momie de Lénine, ce symbole de la révolution artificiellement "respirant" sous la lumière rouge du communisme, va enfin cesser de frémir sous la vitrine du mausolée. L'histoire n'aura plus besoin de lui. Il sera discrètement évacué, traité comme un accessoire obsolète, emballé puis emporté dans la réserve du Kremlin où l'URSS conserve ses dernières illusions poussiéreuses, à l'image de reliques oubliées par le temps. Mais comme la nature a horreur du vide, le vide idéologique de la Russie exigera une nouvelle relique. À la place de Lénine, comme dans un film d'horreur absurde, Alexandre Douguine, l'idéologue de service, sorte de Raspoutine moderne, aussi peu grammatical, aussi mystique, aussi peu lavé, placera sa nouvelle idole sur le piédestal: le grand tsar de l'Est. Ainsi, les générations futures pourront contempler une nouvelle momie sinistre sur le même piédestal: l'ombre de Poutine sur la place Rouge, regardant d'un œil vide l'empire brisé qu'il a laissé derrière lui. Vae victis! Malheur aux vaincus, mais plus encore à ceux qui croient avoir gagné. Car ce sont ceux qui pensent avoir conquis l'histoire qui ne seront réconfortés que par les cendres de leurs grands rêves.
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