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ROUMANIE: RETEZAT 2011, LA REVANCHE

angelogeorge988

Dernière mise à jour : 17 oct. 2024

Deuxième voyage dans le Massif Retezat, Roumanie. Pour nous, Angelo et George, le Massif Retezat est et restera à jamais la «Montagne de nos cœurs». Deux voyages en 1988 et 1991 et RETEZAT nous a marqués pour la vie. En 2010, moi, Angelo, je l’ai fait connaitre à mon fils aîné, Radu; il est tombé aussitôt sous le charme de ses rochers et de ses lacs. En 2011 nous y sommes revenus avec une forte détermination de l’aimer comme il faut, comme il la desserve.

La revanche

Pendant notre voyage de 2010, le temps n’a pas été clément avec nous et nous avons dû quitter le Massif Retezat en restant sur notre faim (lisez «Retezat 2010»). Un an plus tard, nous y sommes revenus, plus forts, mieux préparés et équipés ; plus expérimentés aussi. Cette fois, le temps est beau et nous allons parcourir les plus difficiles et aussi les plus spectaculaires trajets ; c’est le moment de notre revanche. Ci-dessous, c’est l’histoire de ce voyage.


Jour 1: Poiana Pelegii – Bucura Lac – Curmătura Bucurei. Durée: 3 heures. 

Train de nuit de Bucarest, la capitale du pays, jusqu’une petite ville appelée Subcetate, d’où une voiture nous amène au Poiana Pelegii. D’ici, nous sommes prêts à commencer la montée vers Bucura Lac (Bucura) sur le chemin balisé avec une «croix rouge»; la montagne nous attend pour découvrir sa grandeur et ses magnifiques rochers et sommets.

Nous montons, car il y a environ 400 mètres de différence d’altitude entre les deux points; parfois c’est plus léger, autrefois plus abrupte. Les sacs à dos sont plutôt lourds, car ils contiennent l’équipement de camping et les vivres pour plusieurs jours. Cependant, comme le soleil brille et la beauté des paysages est au rendez-vous on ne marche pas, nous volons carrément.


Voler

Tout en étant très attentif où et comment on met les pieds et par où on marche - règle à respecter obligatoirement dans la montagne pour éviter une glissade or chute avec des conséquences plus ou moins néfastes (où une luxation de la cheville est le moindre). Et deux heures plus tard, on atteint Bucura.

Refuge

Comme il faut, nous nous présentons au Refuge Bucura pour informer les sauveteurs en montagnes qui siègent là-bas de notre arrivée et la durée qu’on estime y rester. On se retrouve avec quelques-uns qu’on a connu l’année dernière; comme Radu leurs a laissé une forte impression, ils s’intéressent de son parcours depuis ce temps. S’en suivent l’installation du camp et le rangement de nos affaires, mais notre jauge d’énergie est toujours au maximum : nous sommes au cœur du Retezat et très heureux d’y être. Donc, pourquoi pas un petit passage sur la crête qui surplombe le lac, nommé Curmatura Bucurei, pour l’admirer de la hauteur?

Le directeur de chantier

Et la journée n’est pas encore fini, car des jeunes viennent vers nous. Je les regarde nostalgique – ils m’évoquent le groupe duquel George et moi, avons fait partie dans notre voyage en 1988. La décision de s’installer près de nous est vite prise pour eux. Et vu comment ils galèrent en essayant de monter les tentes, c’est une preuve de sagesse de leur part; vite, Radu s’érige en «directeur de chantier» et prend les choses en main. Par la suite, en peu de temps, leur camp est installé et Radu est devenu leur héro. Et c’est seulement le début. S’en suivra.

Jour 2: Bucura – Zănoaga Lac – Bucura. Durée: 8 heures.

Bon à savoir : Zănoaga est un incontournable pour tout amoureux de la montagne qui vient en Retezat. Il est le deuxième plus grand lac dans le massif Retezat après Bucura, tout en étant le plus profond lac glaciaire de Roumanie avec ses 29 mètres; il est né quelques 200.000 années auparavant à la suite de la fonte d’un énorme glacier.  Zănoaga est relié à Bucura par un sentier balisé «triangle rouge», ayant une partie commune avec le trajet «Le circuit des lacs» balisé avec un «point rouge». La durée est d’environ 5 heures, pauses inclues, et il y a plusieurs passages difficiles: montées/descentes abruptes sur des rochers, chemins étroits bordés par des montagnes d’un côté et d’abysse de l’autre. Nous ne le recommandons pas aux randonneurs sans expérience dans les montagnes.


La beauté blonde

On a déjà notre habitude dans le matin: petit déjeuner et la visite au Refuge pour demander aux sauveteurs la météo de la journée – beau temps. Et de les informer de notre trajet de la journée – vers Zănoaga. Nos voisins souhaitent venir avec nous; nous les conseillons de nous accompagner seulement sur une partie du trajet, celle commune avec «Le circuit des lacs» (balisé «point rouge» il permet de visiter les lacs magnifiques qui se trouvent dans le centre du massif). Le chemin monte doucement, on admire les montagnes et s’émerveille de la beauté des lacs; on arrive devant Lacul Porţii (en roumain en original) et d’ici nos routes devraient se séparer pour qu’ils continuent vers les lacs. Cependant, les gars décident de nous accompagner sur notre chemin vers Zănoaga. La présence d’une belle fille blonde dans leur groupe, célibataire du surcoût, y est pour quelques choses, bien sûr; chaque garçon veut lui montrer ses prouesses   sur les rochers de notre chemin.

Le monome indien

Cependant, à la fin, ceux que la fille aurait pu trouver comme étant le meilleur de tous ne pouvait rien demander, à cause ses 11 ans seulement. Donc, nous nous mettons en marche, formation en «colonne», avec moi en tête pour suivre le marquage et montrer les techniques de marcher et grimper sur des cailloux et rochers. Radu est «le balayeur», dernier placé; c’est celui qui assure que personne ne reste derrière, ne perde le groupe. Nous traversons doucement les passages difficiles et au bout de quelques heures, nous atteignons Zănoaga – quel plaisir pour nos yeux.

Petit Commandant Suprême

Une pause de 30 minutes et nous sommes prêts pour le retour. Ferme, Radu nous annonce qu’il va prendre la tête de la «colonne», déterminé d’arriver au Bucura avant le coucher du soleil. Nos compagnons sont attendris et le cajolent lui donnant le surnom de «petit commandant-en-chef». Mais il va nous mener tambour battant, en imposant un rythme d’enfer (pour eux). Nous gardons aussi ce rythme intensif sur les passages le plus difficiles du trajet, les montées et les descentes sur les rochers et grand cailloux rencontrés sur notre chemin.

A la suite de cette marche (presque) forcée, nous arrivons au Bucura en environ 3 heures – moins que la durée estimée pour le trajet. Et c’est Radu qui affiche une délicieuse bouille fatiguée, mais satisfaite d’avoir rondement accompli sa mission.

Jour 3: Bucura – Peleaga – Bucura. Durée: 3 heures

Initialement, cette journée aurait dû être du repos pour récupérer les forces et se préparer pour s’attaquer au «Grand circuit». Donc, nous passons la matinée avec nos amis en jouant aux cartes et en racontant des histoires des randonnées dans les montagnes. Mais vers 11 heures, Radu annonce qu’on s’est reposé suffisamment et qu’il veut qu’on aile sur Peleaga.


Chèvre noire

Eux, ils jettent l’éponge se déclarant incapables de survivre une autre randonnée avec lui. Nous partons donc seulement tous les deux vers Peleaga en suivant le chemin balisé «bande rouge»; Radu se donne à cœur joie en grimpant/escaladant les rochers sur notre chemin.

Et c’est comme ça, avec un Radu en forme olympique, qu’on atteint Peleaga en temps record. Une pause plus longue nous permet de déjeuner là-haut avant de repartir vers Bucura où notre tente va nous abriter pour une dernière fois avant qu’on parte le lendemain vers la grande aventure: parcourir «Le Grand Circuit», le trajet Bucura – Peleaga – Păpuşa – Porţile Închise – Tăul Galeş – Pietrele – Culmea Lolaia – Vârful Retezat – Bucura.

 

Jour 4: Bucura – Peleaga – Păpuşa – Porţile Închise – Tăul Galeş – Pietrele. Durée: 10 heures.

Avertissement: le «Grand Circuit» n’existe pas officiellement. C’est nous qu’on l’avons créé et dénommé ainsi. Nous avons réunis plusieurs trajets différents; c’était très long, très sollicitant physiquement et avec beaucoup de passages difficiles. Un petit déjeuner copieu et nous partons vers Peleaga sur le chemin balisé «croix jaune» bien connu, étant donné qu’on l’a parcouru l’année dernière.

Rochers

Petite pause là-haut et nous nous mettons en marche vers Păpuşa Sommet, 2508 mètres, en suivant la même signalisation «croix jaune». Le chemin entre les deux plus hauts sommets du Massif Retezat est plutôt facile, on descend pour le col nommé Şaua Pelegii avant de monter vers Păpuşa; tant la descente que la montée se font en douceur ce qui nous permet d’admirer la grandeur des montagnes. Attention: la marche se fait principalement sur des cailloux de diverses formes et grandeurs; de ce fait, on apprécie la difficulté du trajet comme étant «modérée».

Les trucs sérieux

D’ici nous partons vers Lacul Galeş (en roumain en originale) choisissant le chemin «Les Portes Fermées» («Porţile Închise» en roumain) balisé «bande rouge». C’est une crête d’environ 3 kms, étroite, voire très étroite parfois, avec plusieurs passages escarpés, des montées/descentes très abruptes sur des rochers de plusieurs mètres de hauteur. Seulement le premier était pourvu avec un câble de fer pour faciliter un peu la descente, pas les suivants. Quasiment impossible de passer sans connaître des techniques de grimper/escalader et/ou sans un équipement adéquat; de ce fait, sur la route, on rencontre plusieurs randonneurs faisant marche-arrière, incapables de les traverser.

Le lac avec l'île

Ce n’était pas notre cas, heureusement, car nous avions acquis de telles connaissances auparavant (histoires à venir sur notre blog). Et la récompense ne tarde pas à se présenter devant nos yeux: des pentes pleines des petits et grands cailloux, des belles montagnes et le grand prix: une vue parfaite sur le lac glacier «Tăul Ţapului» unique dans le massif par son île.  

Ouvrir les Portes Fermées

Et quand on arrive au col «Şaua Vârful Mare», on sait qu’on a fini le chemin «Les Portes Fermées»; à partir de maintenant, Radu et moi, nous appartenons au groupe select de randonneurs qui ont réussir à le parcourir. De là-haut, on voit en bas Tăul Galeş, un autre lac glacier d’où le trajet vers Chalet Pietrele balisé «triangle rouge» va commencer. Cependant, la descente du col jusqu’au lac n’est pas une sinécure, car la pente est abrupte et parsemée de grand cailloux et de rochers. Pas de soucis pour nous ; nous nous félicitons chaleureusement de notre réussite sur «Les Portes fermées» et on descent doucement vers le lac, toute en redoublant l’attention. La fatigue a commencé à s’installer, un accident pourrait vite arriver et encore plus sur fond de l’autosatisfaction.

Le trajet jusqu’au Pietrele nous prend un peu plus de 2 heures ; c’est plutôt facile, sur un chemin de terre, parfois parsemé des cailloux. Le chalet est plein à craquer, mais le responsable nous trouve toutefois des places pour y passer la nuit ; de plus que notre randonnée du jour et nos photos assurent la distraction du soir pour les personnes logées au chalet.


Jour 5: Pietrele – Culmea Lolaia – Retezat – Bucura. Durée: 9 heures 30 minutes

Bon à savoir: il y a deux chemins qui relie Pietrele du sommet Retezat («Vârful Retezat» en roumain en original). Balisé «bande jaune», il y a le plus spectaculaire, mais aussi le plus difficile et recommandé aux randonneurs expérimentés et bien préparés physiquement. Pour les autres, c’est le sentier balisé «triangle bleu» par Stănâşioara Lac. Pour la deuxième partie du «Grand circuit» nous avons choisi le premier circuit. Après un petit–déj copieu et une séance photos, nous allons partir salués et encouragés chaleureusement par nos colocataires. Une montée plutôt intense, abrupte, avec beaucoup de passages sur des rochers nous fait sortir dans la longue crête qui passe par les deux sommets Lolaia (Lolaia Sud et Lolaia Nord) avant de s’arrêter dans le col avec le même nom. 

Le Grand Circuit

Nous parcourons la crête quasiment sans nous rendre compte de temps qui passe ou de la route que l’on fait; même si, parfois, la voie est étroite et il y a des passages difficiles. Mais les images spectaculaires qu’on a autour de nous – les montagnes avec leurs sommets, Gemenii Lac dans la Réservation Scientifique (interdite aux randonneurs) - nous enchantent tellement que l’on oublie tout autre chose. 

La Réservation Scientifique

Du col Lolaia, nous montons abruptement sur des gros cailloux et des rochers jusqu’à atteindre le sommet Retezat. Là-haut, une pause prolongée tant pour la vue magnifique que pour raconter notre trajet aux autres randonneurs qui ont pris d’autres chemins pour y arriver. Une autre séance photos et nous partons vers Bucura, encore une fois salués et encouragés chaleureusement par les autres randonneurs. Le soleil brille et il n’y a aucun nuage. Sur le trajet Retezat – Bucura, on marche lentement profitant pleinement pour admirer premièrement les lacs dans la Réservation Scientifique et, plus tard, ceux du centre du massif.

Notre revanche

Et c’est comme ça que nous prennons notre revanche cette année, après le semi-échec de l’année dernier à cause du mauvais temps (lisez «Retezat 2010»). Plusieurs heures plus tard, nous arrivons au Bucura d’où nous sommes partis la veille au matin. La boucle est bouclée, le «Grand Circuit», des plus spectaculaires et difficiles trajet du massif, nous l’avons faits! Cette nuit-là, nous dormons comme des loirs.


Jour 6 : Bucura – Curmătura Bucurei – Bucura – Poiana Pelegii. Durée : 4 heures

Dans le matin, c’est premièrement le petit – dej avec les sauveteurs et les autres randonneurs pour leur raconter notre circuit ; s’en suivra une dernière montée sur Curmătura Bucurei, pour dire «au revoir» au lac. Nous revenons à la tente et nous levons le camp, toute en prenant soin d’avoir avec nous le sac contenant nos déchets ; la montagne doit toujours rester propre. Une dernière séance photos et nous nous mettons en route vers Poiana Pelegii, accompagnés par les félicitations de la part des sauveteurs et des autres randonneurs réfléchissant déjà à reproduire nos exploits.

Nostalgie et grand départ

Un peu tristes, un brin nostalgiques, laissnt derrière nous le massif que nous chérissions tant, nous arrivons au Poiana Pelegii. En y attendant la voiture, nous parlons entre nous décidant de revenir plus tard avec Vlad, mon fils cadet et le petit frère du Radu. On se doit de lui faire découvrir ce massif qu’on aime tant; mais aussi pur lui enseigner l’amour de la montagne et ses règles à respecter obligatoirement dans des randonnées là-bas.

Date choisie: l’été 2018, quand Vlad aura ses 11 ans. Hélas, en l’automne 2012, notre pays, Roumanie, prend une voie que nous n’aimons pas trop; par la suite nous déciderons de partir définitivement pour la France (pour savoir plus, lisez «Roumanie au carrefour: l’Ouest ou la Russie?»). Et Vlad recevra le «baptême de la montagne» en 2023, dans le Alpes Françaises, massif Belledonne. Prochainement:  Belledone 2023 – Vlad et les Alpes.




 

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