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angelogeorge988

ALBA – IULIA

Dernière mise à jour : 16 déc. 2024

Alba Iulia, située au centre de la région de Transylvanie, est la capitale du cœur de la Roumanie. Son histoire commence durant l'Empire romain et se poursuit merveilleusement bien durant le Moyen Âge et l'époque moderne, pour finir en fanfare avec l'Union de la Transylvanie à la Roumanie, décidée le 1 décembre 1918. Le roi Ferdinand y a été couronné roi de la Grande Roumanie le 1 décembre 1922. Ses monuments historiques, en tête avec la Citadelle Alba Carolina, sont de véritables bijoux architecturaux.

La statue équestre de Mihai Viteazul, premier souverain à avoir unifié la Roumanie en 1600.

Première visite

Ce fut le 21 août 2011, et j’y suis allé avec mon fils aîné, Radu. Nous revenions d’un voyage épique dans le cœur du massif Retezat (lisez: ‘Retezat 2011 – La Revanche’) et une visite à Alba Iulia nous semblait le meilleur moyen de clore nos vacances. La Citadelle était en pleins travaux de rénovation, mais son charme n’était pas diminué pour autant Avant d’entrer dans la Citadelle, nous avons fait une visite rapide en bus touristique pour admirer les bâtiments et l’architecture de la ville. Une attention particulière a été accordée à la spectaculaire et futuriste fontaine artésienne.

Visite en bus de la ville, offrant l’occasion d’admirer l’architecture remarquable et les édifices impressionnants d'Alba Iulia.

Deuxième visite

Ce fut le 27 et 28 avril 2013. Cette fois, nous sommes venus au grand complet: moi, ma femme et nos deux enfants, Radu et Vlad; Cătălin, l’ami d’enfance de Radu, nous accompagnait aussi. Cette fois, c’était une visite d’adieu: dans quelques mois, nous allions partir définitivement pour la France. Avant de partir, nous avions voulu visiter quelques sites historiques marquants de l’histoire de la Roumanie; Alba-Iulia était le plus important. Par chance, nous sommes arrivés au moment où un festival des arts et traditions médiévales était organisé dans l’enceinte de la Citadelle.

Les costumes éclatants et les festivités nous ont plongés au cœur de l’atmosphère culturelle vibrante d’Alba Iulia.

Batailles Médiévales Simulées

Les costumes, les danses et la pièce de théâtre nous ont émerveillés les yeux et les esprits. Les enfants, tous des garçons, étaient bien sûr très intéressés par les ateliers sur les armes et les techniques de combat spécifiques à la période médiévale. Ils ont étudié et essayé minutieusement les sabres et les E.P.I. (équipements de protection individuelle) spécifiques. Nous avons ensuite assisté à des combats type Moyen Âge, simulés par des passionnés de cette époque.

Les simulations de batailles médiévales se sont imposées comme l’attraction phare de la journée, captivant particulièrement les enfants.

Histoire de la Ville: Apulum/Gyulafehervar

Pendant l’Antiquité, les tribus locales des ‘Daci’ ont créé l’État nommé DACIA ou se retrouvait aussi une habitation nommée Apulon. Sous le règne de Trajan (98-117 après J.C.), l’Empire Romain a conquis la Dacie; un castrum (forteresse romaine) y a été construit. Le castrum a été nommée Apulum et est devenu la base de la Légion XIII Gemina. Plus tard, sous le règne de l’empereur Hadrien (117-138), la forteresse a été reconstruite en pierre et une ville s’est développée autour d’elle. Les Romains sont partis en 271 après J.C., mais la ville a continué d’exister. Vers l’an 1000, elle est la capitale d’un État dirigé par un certain Gyula, apparenté aux tribus hongroises. C’est de là qu’est tiré le nom hongrois de la ville: Gyulafehervar (traduction: le Château Blanc du Gyula).

La porte III, située à l’est de la citadelle d'Alba Carolina, constitue l’entrée principale de la fortification. Reliant les bastions Saint Eugène et Saint Capistrano, ce double arc de triomphe impressionne par ses dimensions et ses ornements, surmontés par la statue équestre de l’empereur Charles VI, bâtisseur de la citadelle.

Le Château Blanc de Gyula

Lors de la visite de 2011, les préparatifs pour la reconstruction d'une partie du castrum, notamment de la porte d'entrée, étaient en cours. Lorsque nous sommes revenus en 2013, les travaux étaient partiellement achevés. À midi, la Garde de la Citadelle passait par la porte, se mettait devant la construction et lui présentait son hommage. Un spectacle très prisé par le public. Des séances photos ont ensuite eu lieu.

La porte du fort romain, datant de l'an 106 après J.C.

Alba Iulia, la Résidence Épiscopale

Du XIé au début du XVIé siècle, la Transylvanie a été une principauté dotée de ses propres institutions et lois, autonome par rapport au royaume de Hongrie mais vassale de celui-ci. Le prince régnant portait le titre de Voïvode de Transylvanie et était élu par la Diète du Voïvodat (une sorte de parlement médiéval, composé par des grands nobles du pays). Pendant ce temps, la ville fut la résidence épiscopale de la principauté.

Des soldats en uniformes d'époque se sont alignés avec une précision impeccable, offrant au public une cérémonie captivante, empreinte d'élégance et de respect.

Le Sarcophage de Jean Hunyadi

Une impressionnante cathédrale catholique romaine a été construite du XIIé au XIIIé siècle et agrandie au milieu du XVé siècle. On y trouve notamment le sarcophage de Jean Hunyadi (Iancu de Hunedoara en roumain), grand chef militaire ayant remporté de nombreuses victoires contre les Ottomans (les Turcs), Voïvode de Transylvanie et Régent de la Hongrie. Nous avons visité la cathédrale pendant notre deuxième visite.

La cathédrale Saint-Michel, siège de l'archidiocèse catholique romain d'Alba Iulia, est la plus ancienne et la plus longue cathédrale de Roumanie.

Alba Iulia, la Capitale de la Principauté de Transylvanie

En 1526, la Hongrie perdit la bataille de Mohács face aux Ottomans. Par la suite, la Principauté de Transylvanie fut indépendante jusqu’en 1690. À partir de 1542, Alba Iulia devint la capitale de la Principauté. Les princes de Transylvanie se sont engagés dans de nombreux conflits militaires avec les Ottomans ou avec les Autrichiens sous le règne des Habsbourg. Michael le Brave (Mihai Viteazul en roumain) a été prince du pays pendant quelques mois, entre 1599 et 1600, le temps d’une brève Union de la Transylvanie à la Valachie et à la Moldavie, les deux autres principautés habitées aussi par une population roumanophone. Sa rentrée en Alba Iulia sur un cheval blanc fut retentissante. En 1619, sous le règne du prince Gabriel Bethlen, la Transylvanie a rejoint le camp protestant pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648). Les princes ont habité le Palais des Princes, dont des analyses récentes montrent qu’il contient de grands blocs de pierres en provenance du castrum et de la forteresse médiévale qui lui a succédé.

La statue équestre de Michel le Brave, œuvre du sculpteur Oscar Han, s’élève devant le palais princier de la forteresse d’Alba Carolina. Inaugurée le 28 novembre 1968 pour le 50ᵉ anniversaire de la Grande Union, cette imposante statue en bronze, haute de 8,46 mètres, est accompagnée d’un bas-relief représentant Michel recevant des hommages des autre Principautés roumains. Initialement prévue pour un autre site et un autre sculpteur, elle a été installée à son emplacement actuel pour mieux s’intégrer au cadre architectural environnant.

Michel le Brave sur le Cheval

Des murs appartenant à celle-ci sont encore visibles dans la ville. Lorsque nous avons visité Alba Iulia, le palais n’était pas ouvert aux visites, car sa rénovation venait de commencer. Nous n'avons pu admirer que son extérieur et la statue de Michel le Brave sur le cheval, placée devant lui. Aujourd’hui, une partie a déjà été restaurée et fonctionne comme musée; d'après ce qu'on peut voir sur son site web, il est très intéressant.

Vestiges des fortifications médiévales, témoins silencieux d’un passé historique riche et tumultueux.

Le Règne des Habsbourg: la Citadelle Alba Carolina

Les Habsbourg sont une famille royale européenne qui a gouverné une grande partie de l’Europe au fil du temps. Une branche de cette famille a pris la tête du duché de l’Autriche, devenu plus tard un ‘archiduché’. Formellement, elle se trouvait sous l’autorité du Saint-Empire romain germanique; dans les faits, cet État était indépendant et augmentait constamment son territoire et sa puissance. On la connaît donc plutôt sous le nom d’Empire des Habsbourg ou même de Monarchie d’Autriche. Après la chute du royaume de Hongrie, à la suite de la défaite de Mohács, ils se sont retrouvés en conflit ouvert avec les Turcs pour la domination de cette partie de l’Europe Gagnants de la guerre contre l'Empire ottoman qui s'est déroulée entre 1683 et 1699, ils ont étendu leur domination sur la Transylvanie. Entre 1704 et 1711, François II Rakóczi conteste la domination des Habsbourg et arrive même à être désigné par la Diète comme prince de Transylvanie; il est le dernier. À la suite de sa défaite en 1711, la Transylvanie devient une province de l’Empire des Habsbourg. Charles VI, archiduc d’Autriche et empereur du Saint Empire romain germanique, ordonne alors la construction d’une forteresse puissante; commencée en 1715, elle est achevée en 1738. Lors de notre visite en 2011, des travaux de rénovation étaient en cours. Vingt mille serfs y ont participé, pour un coût estimé à environ trois millions de florins. La forteresse a été construite sur le site des deux autres fortifications antérieures: le castrum et celle du Moyen Âge.

La Citadelle a été conçue dans le style Vauban, caractérisé par ses bastions en forme d'étoile.

La Forteresse Blanche

C'est un chef-d'œuvre remarquable de l'architecture militaire qui compte sept bastions et quatre portes monumentales. Sa forme en étoile est un élément emblématique de l'architecture Vauban. Elle est nommée ‘Citadelle Alba Carolina’ en référence à l'empereur Charles VI, mais aussi aux autres noms de la ville: Gyulafehervar (traduction: le ‘Château Blanc du Gyula’) et Bălgrad ou Belograd (‘citadelle blanche’ en vieux slave). En 2013, lorsque nous sommes revenus, les travaux étaient terminés et le résultat était époustouflant.

La Forteresse Blanche compte sept bastions et quatre portes monumentales.

La Révolution Transylvaine de Horea, Cloşca et Crişan (1784)

Entre 1773 et 1783, ils se sont rendus quatre fois à Vienne pour présenter les doléances des Roumains transylvains à Joseph II, le monarque réputé ‘éclairé’ par l'esprit des Lumières. Mais sans succès, car Joseph II ne voulait pas s'aliéner l'aristocratie hongroise et la grande bourgeoisie allemande. Toutefois, pour canaliser le mécontentement, l'été 1784, Joseph II décrète une conscription militaire au profit des régiments de garde-frontières. Des avantages: les conscrits étaient exemptés de toute corvée et devenaient propriétaires de leurs maisons et lopins de terre à la fin du service. La mesure provoque un afflux extraordinaire de ruraux désireux de s'engager.

Horia, Cloșca et Crișan, les leaders de la révolte.

La Révolte Grandit

En octobre 1784, un groupe de 500 à 600 paysans serfs du ‘pays des Motses’ conduit par Horea et Crişan est parti pour Alba Iulia afin de s'engager dans les troupes impériales. Sur la route, les hussards, forces militaires à la solde de l'aristocratie hongroise, ont attaqué le groupe. L'expérience militaire de Horea et la configuration du terrain leur ont permis de repousser l’attaque et de s'emparer de leurs armes. De plus, ils ont appris que le gouverneur Samuel von Brukenthal avait cédé aux demandes de l'aristocratie et refusé d'appliquer le décret impérial. Le 4 novembre, la révolution est déjà en marche: les insurgés voient leurs rangs grossir et s'organisent en régiments. Ils ne songent plus à s'engager, mais à s'émanciper par eux-mêmes. Ils s'emparent et brûlent les châteaux par dizaines, dans les villes et les villages.

La révolte a semé une panique générale parmi l'aristocratie.

Capture et Exécution de Dirigeants

Joseph II voit les provinces orientales de son Empire lui échapper. Il y dépêche l'armée impériale et, le 7 décembre, les révolutionnaires sont défaits. Horea ordonne alors la dispersion en vue d'une guérilla hivernale et demande aux gens de constituer des maquis dans les montagnes. Mais les aristocrates regroupent leurs forces, réinvestissent leurs domaines et mettent la tête de Horea, Cloșca et Crișan à prix pour 300 thalers chacun. Quelques semaines plus tard, ils sont capturés et emprisonnés à Alba Iulia. Condamnés à mort par le ‘supplice de la roue’, Horea et Cloșca y sont exécutés le 28 février 1785; Crișan avait réussi à se donner la mort avant son exécution. Les cellules où ils ont été détenus et l'emplacement du supplice sont ouverts aux visites de nos jours.

Les cellules où étaient emprisonnés les chefs de la révolte, Horia, Cloșca et Crișan.

La Suite de la Révolution Transylvaine

Joseph II se rend compte qu’il lui faut donner des gages pour consolider son autorité et rétablir l'ordre social. Il émet alors plusieurs décrets rétablissant la liberté et la gratuité du pâturage, ainsi que la gratuité du droit de passage et de transport sur les routes transylvaines.

Les paysans menaçaient de se soulever à nouveau.

Mémorial du Soulèvement

Le servage est aboli et les serfs libérés peuvent s’inscrire dans les écoles impériales. Cette mesure contribue à la renaissance culturelle roumaine et à la création d’une identité nationale. Pour marquer l’importance de cette révolution, un majestueux obélisque de 20 mètres de haut, de style Art déco, a été construit en tant que ‘Mémorial du soulèvement’ en 1937.

Le Mémorial de la Révolte de 1784, érigé en 1937, se dresse devant la troisième porte de la citadelle d'Alba Iulia. L'Obélisque a été inauguré le 14 octobre 1937 en présence du roi Carol II et du roi Michel Ier, devant une foule de 70,000 personnes.

Alba Iulia et 1848

1848 fut l’année de la révolution partout en Europe. Diverses revendications ont été exprimées par les mouvements révolutionnaires, qui ont été pour la plupart matées par les régimes en place. La France fut l’exception, car le roi Louis-Philippe a été contraint d’abdiquer et une République a été instaurée. La Hongrie, qui faisait partie de la Monarchie d’Autriche, a failli suivre la même voie, puisqu'elle a remporté la victoire au début. Cependant, les révolutionnaires hongrois souhaitaient créer une Hongrie unitaire en supprimant l’autonomie politique et linguistique de la Croatie, de la Slavonie et de la Transylvanie. Ce qui a conduit à un conflit avec les populations locales, en particulier les Roumains de Transylvanie, qui se sont soulevés contre la révolution hongroise. Menés par Avram Iancu, ils se sont organisés et ont combattu farouchement les armées hongroises entre l'automne 1848 et l'été 1849, aux côtés des forces autrichiennes, et même à leur place. D'ailleurs, ce fut le cas entre novembre 1848 et juin 1849, quand les Autrichiens se sont réfugiés en dehors de la Transylvanie. Seule la garnison autrichienne de Alba Iulia est restée en place et a réussi à garder la ville malgré le siège imposé par les Hongrois.

Vue panoramique sur la Citadelle, offrant un spectacle impressionnant de son architecture et de ses fortifications.

Repoussement des Attaques Hongroises

La mise en échec de ces derniers est due autant à la solidité des fortifications de la Citadelle qu'aux renforts reçus de la part des forces Roumaines. Ceux-ci ont brisé les rangs des assiégeants à plusieurs reprises et sont parvenus à rentrer dans Alba Iulia en apportant des vivres, des hommes et des munitions. Ces munitions ont été très utiles pour alimenter l’artillerie, fortement employée pour contrer les assaillants.

Fortifications de la citadelle d'Alba Carolina, témoignage impressionnant de l'architecture militaire du XVIIᵉ siècle.

Légion Auraria Gemina

Une partie de ces canons se trouve aujourd'hui dans l’enceinte de la Citadelle. Pendant le week-end, une fois à midi, ils font feu pour le spectacle, pour le bonheur des touristes. Fait remarquable, Avram Iancu a donné le nom ‘Légion Auraria Gemina’ à sa force principale en mémoire des racines romaines du peuple roumain. Finalement, la Révolution hongroise a été vaincue avec l’aide de l’Empire russe.

Chaque week-end à midi, les gardes de la Citadelle réalisent des tirs de démonstration avec ces canons.

Le Monument Custozza

En 1859 et 1866, plusieurs guerres ont opposé les Italiens aux Autrichiens. La bataille de Custozza en 1866 est l'une des rares batailles gagnées par les Autrichiens. C’est lors de cette bataille que le régiment 50 Alba Iulia, composé principalement de Roumains, s’est fait remarquer. En 1906, à la mémoire de ceux qui sont tombés lors de cette bataille, un monument en forme d'obélisque a été érigé à Alba Iulia.

Le monument de Custozza, érigé en 1906, rend hommage aux soldats ayant combattu lors de la bataille de Custozza, opposant le royaume d'Italie à l'empire autrichien. Dans cette bataille, les Autrichiens remportèrent la victoire, tant sur le plan stratégique que tactique.

Triple Entente

À la suite des guerres menées entre 1859 et 1866 contre les Italiens, aidés par la France et la Prusse, la Monarchie d'Autriche a perdu tous les territoires qu'elle détenait en Italie. Elle a dû se réorganiser pour devenir la Monarchie austro-hongroise, l'appui de la noblesse hongroise étant considéré comme essentiel dans ce contexte de défaites successives. Cependant, cela fut au détriment de la population roumaine majoritaire en Transylvanie, qui se vit privée de la plupart de ses privilèges durement acquis au profit de la noblesse hongroise. Cette situation a déterminé l'alignement de la Roumanie aux côtés de la Triple Entente (France, Royaume-Uni, Russie) pendant la Première Guerre mondiale, bien que le roi appartînt à la dynastie allemande des Hohenzollern.

Pendant la Première Guerre mondiale, la Roumanie a rejoint la Triple Entente, composée de la France, de la Grande-Bretagne et de la Russie.

Union Avec la Roumanie

Le 24 janvier 1859, les deux principautés Roumaines auparavant séparées, la Valachie et la Moldavie, ont réalisé une union de facto sous le sceptre du prince Alexandre Ioan Cuza. La France de Napoléon III a aussitôt donné sa bénédiction, ce qui a contraint les puissances voisines, l'Autriche, la Russie et l'Empire ottoman, à accepter cette union, même à contrecœur. Alexandre Ioan Cuza a aussitôt engagé des réformes profondes qui ont modernisé le pays à marche forcée. Le Code civil napoléonien a notamment été adopté et implanté. Devenu extrêmement impopulaire à cause de ces réformes, il a été déposé de son pouvoir en 1866. À la recommandation de Napoléon III, Karl von Hohenzollern-Sigmaringen a été choisi pour le remplacer; il était apparenté à l’Empereur de Prusse (plus tard l'Allemagne) et officier dans l’armée prussienne. Malgré ces qualités, le prince allait se couronner comme roi de Roumanie le 26 mars 1881 sous le nom de Carol Ier, pour respecter les sentiments francophones forts de son pays.

Panorama nocturne sur la ville, illuminée et offrant une vue spectaculaire de ses rues et monuments.

Le 1 Décembre 1918

Au début de la Première Guerre mondiale, la Roumanie a choisi de ne pas rejoindre la Triple Alliance en dépit des pressions exercées par l'empereur allemand et par le chef de la Maison de Hohenzollern sur le roi Carol Ier. La cause de ce refus? La Transylvanie. Peu de temps après le début de la Grande Guerre, Carol Ier est mort et c’est son neveu, Ferdinand, qui est devenu roi. La Roumanie est restée neutre pendant les deux premières années, avant de rentrer en guerre aux côtés de la Triple Entente (France, Grande-Bretagne et Russie) en 1916. Il s'agissait d'une décision conforme à la volonté des Roumains de tous horizons, due à la promesse qui leur avait été faite par les Alliés: en cas de victoire, la Transylvanie s'unirait à la Roumanie. Une fois la guerre gagnée, l'Union a été décidée avec la Roumanie, le 1 décembre 1918, à Alba Iulia. Nous vous recommandons de visiter le Musée National de l’Union qui présente également la vie des Roumains de Transylvanie du début jusqu'au XXe siècle.

La Grande Union

Au début de l'automne 2018, les forces militaires roumaines, renforcées par quelques unités françaises, passent à l'offensive et commencent à chasser les troupes allemandes et autrichiennes-hongroises du territoire de Roumanie. Plus tard, les forces roumaines – françaises traversent les Carpates en Transylvanie; les Roumains de la région avaient déjà commencé à s'organiser militairement et à se battre avec les forces ennemies présentes sur place. Dans le même temps, les préparatifs pour une manifestation populaire d’une ampleur inédite entrent dans leur phase finale en novembre 1918. Alba Iulia: le 1 décembre 1918, dans la Salle de l'Union située à l'intérieur de la Citadelle, les 1 228 délégués (représentant l'ensemble de la Transylvanie sur les plans géographique, social, professionnel, religieux et politique) adoptent à l'unanimité la ‘Résolution de l'Union’. Cette dernière est immédiatement présentée aux manifestants situés à l'extérieur, venus spécialement pour l'événement en très grand nombre de tous les coins de Transylvanie: les estimations les plus modestes parlent de 100 000 personnes. La foule l'a adoptée par des acclamations si fortes qu'elles auraient pu provoquer un tremblement de terre. Nous avons longuement admiré la Salle de l'Union, la ‘Résolution’ placardée sur le mur et de nombreuses autres expositions liées aux événements qui s'y sont déroulés.

La Résolution de l'Union, de 1918, a marqué l'unification de la Transylvanie avec le Royaume de Roumanie.

Le Couronnement

En 1918, la Roumanie a vu son territoire s'agrandir avec l'ajout de plusieurs zones où les Roumains étaient majoritaires: la Bessarabie, détenue arbitrairement par l'Empire russe à partir de 1812 (un article est en préparation et sera publié vers la fin janvier 2025), et la Bucovine, occupée par la Monarchie de Habsbourg à partir de 1775. Enfin, ce fut la Transylvanie qui proclama l’union avec le pays mère le 1 décembre 1918. Pour célébrer ces unions, la Cathédrale de la Réunification, de style byzantin, a été érigée en 1921 à l’intérieur des remparts de la Citadelle Alba Carolina. D'architecture byzantine, elle possède un plan en croix grecque et son accès se fait par un portique formé de cinq arches. L'intérieur est décoré de peintures murales. On l'appelle aussi la ‘Cathédrale du Couronnement’. Le 1 décembre 1922, le roi Ferdinand Ier y fut couronné roi de la Grande Roumanie, surnommé ‘l’Unificateur’.

La cathédrale du Couronnement, dédiée à la Sainte Trinité ainsi qu'aux saints archanges Michel et Gabriel, est le siège de l'archidiocèse orthodoxe roumain d'Alba Iulia. Construite entre 1921 et 1922, elle fut achevée à temps pour le couronnement du roi Ferdinand et de la reine Marie en tant que monarques de la Grande Roumanie, le 15 octobre 1922.

La Garde de la Citadelle

Créée pour apporter davantage d'authenticité à la Citadelle, elle offre un spectacle magnifique lors des défilés qui ont lieu les vendredi, samedi et dimanche à midi. Chaque défilé est accompagné de cérémonies durant lesquelles des drapeaux sont présentés et des tirs de canon effectués. Des postes de garde sont également installés aux portes d’accès de la Citadelle. La Garde porte des uniformes autrichiens spécifiques aux différents corps d'armée autrichiens du XVIIIᵉ siècle. La présence et les défilés de la Garde sont un spectacle très rare en Europe, ce qui fait de la Citadelle Alba Caroline une attraction peu commune. Le spectacle que la Garde nous a offert est inoubliable.

Chaque défilé est accompagné de cérémonies, telles que la remise de drapeaux et des salves de canons.

L’église en Bois de la Citadelle

On trouve également dans la Citadelle une petite église en bois, un bijou architectonique spécifique au Maramureș, une zone mythique pour les Roumains.

À l'intérieur de l'église en bois d'Alba Iulia, l'architecture traditionnelle et les peintures religieuses créent une atmosphère spirituelle unique.

Notre conseil:

Il existe des endroits plus connus et plus célèbres en Roumanie. Cependant, ceux qui veulent découvrir la Vraie Roumanie doivent se rendre à Alba Iulia et visiter la ville et sa Citadelle.




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