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angelogeorge988

FRANCE: COL DU SAMBUIS EN BOUCLE

Dernière mise à jour : 11 sept. 2024

Depuis le Col du Glandon, le trajet balisé nous mène jusqu'au Lac de la Croix; puis nous effectuons une navigation à vue jusqu'au Lac du Sambuis avant de revenir sur un chemin balisé qui nous amène au point de départ, au Col de Glandon. La partie non balisée est la plus sauvage et difficile, mais aussi là plus récompensante. C’est un trajet dans le cœur de pierre du massif de Belledonne, où on marche, en règle générale, sur des pierres, sauf une toute petite partie en début et fin de boucle. Si vous aimez La Pierre, si vous souhaitez toucher et caresser Le Rocher, ce trajet est fait pour vous (à condition, bien sûr, d’être expérimenté).

La préparation

Nous, mon fils cadet et moi, n’avons pas sauté sur ce trajet dès le début. Les trois premiers jours de nos vacances, nous sommes sortis chaque jour dans les montagnes pour des trajets d'échauffement. La deuxième fois, nous sommes même allés vers le lac de la Croix, mais sans y arriver.

S’en est suivie une journée de pause fortuite en raison de la pluie. Nous avons toutefois bien profité de cette accalmie en allant découvrir et nous promener à Conflans, cité médiévale rattachée à la commune d'Albertville (article à venir). Ce fut, donc, dans le cinquième jour de nos vacances que nous nous sommes lancés dans ce trajet toute en étant bien préparés physiquement et techniquement. Cela nous a permis de le réaliser en moins de temps que prévu par son créateur (6 heures pour nous, 8 heures pour lui). Main sur le cœur, je prétends que c’est la ‘gaffe de papa’ au petit-déjeuner a grandement facilité la tâche.


Quelle gaffe ?

La veille, j'ai acheté des tartelettes aux myrtilles à la boulangerie et nous les avons aimées. Cependant, il y a d'autres saveurs aussi et nous avons décidé de les essayer. Sauf que, une fois sur place, la boulangère m'a proposé une tartelette aux myrtilles d'une nouvelle recette; et je n'ai pas pu m'empêcher de la prendre.

Je rentre et, triomphant, je dis à Vlad que je n’ai pas pris la même, mais une nouvelle recette; mais il n'est pas d'accord avec moi et m'explique (presque) gentiment qu'une tarte aux myrtilles est une tarte aux myrtilles, peu importe qu'il s'agisse de la même recette ou d'une nouvelle, point. Il a raison, j’ai fait une gaffe. Toutefois, cela ne l’a pas empêché d’apprécier grandement la nouvelle!


Commençons le trajet

A savoir: le parking du Col du Glandon est réduit, environ 30 places. Il est également possible de se garer dans les alentours et sur le bord de la route. Donc, sauf affluence exceptionnelle, vous ne devriez pas rencontrer de difficultés de ce type. Le trajet commence par un sentier en terre qui longe la colline, très facile à parcourir. Cependant, il n’est pas recommandé aux personnes souffrant de vertige, étant donné qu’il est bordé par une vallée prononcée par endroits. Nous avançons doucement, et peu à peu, la terre laisse place aux pierres. D’ici, les choses sérieuses commencent; le curseur de trajet est en train de passer de ‘facile’ (aucun danger, nous pouvons avancer les yeux fermés) à ‘moyen’ (il y a du danger, davantage d'attention et de concentration sont nécessaires).

En prenant garde où nous mettons les pieds, nous continuons à marcher et à admirer les belles vues qui s’offrent à nos yeux ébahis par tant de beauté. Émerveillés par ce spectacle, même avant de comprendre ce qui se passe, nous arrivons à laisser l'alpage derrière nous et pénétrons dans un vallon, ou, vite, nous allons rencontrer les poteaux.

Les poteaux

A savoir: les chaussures de randonnée montantes sont d’une grande aide, conférant stabilité aux pas et diminuant le risque d’une entorse en cas de glissade du pied. Par ailleurs, nous déconseillons fortement les chaussures basses lorsque vous marchez sur des sentiers rocheux, et encore moins sur des sentiers escarpés comme ceux de ce trajet. Pour l'instant, observons le poteau qui nous indique que nous sommes arrivés au Combe de la Croix (en bas), puis, plus tard, celui qui indique le sentier vers Sambuis (en haut).

En avançant encore plus dans le vallon, on observe parfaitement comment il est entouré à gauche par les Aiguilles de l'Argentière et à droite par les barres rocheuses du Sambuis. C’est ici que nous devrons réaliser la ‘séance photos’.


Séance photos

Chaque fois que nous sommes venus par ici (trois fois en 2023 et deux fois cette année), nous avons pris des photos de nous pour les envoyer à nos proches. Et dans cette journée spéciale, nous ne pouvons pas manquer à la tradition; donc nous avons posé: Vlad avec les Aiguilles de l'Argentière en fond et moi, avec le Sambuis.

La Fontaine

Nous avançons sur un chemin balisé, parfois à plat, parfois en montant très doucement. Une montée un peu plus prononcée nous amène à un passage escarpé d'environ 50 mètres qu'il faut franchir avec un peu plus d’attention.

Toute au long de ce passage se trouve une source de l’eau qui dévale la pente et forme ici et là des cascades en miniature, comme celle qu’on a surnommée ‘La Fontaine’. L'eau sort du sol, ou plus précisément de la pierre, tout en haut de ce passage. À chaque fois que nous passons par ici, nous nous servons pour remplir nos gourdes de cette l’eau fraîche de montagne. D’ailleurs, Vlad n’a jamais manqué de clamer qu’elle est ‘la meilleure eau qu’il a bue de toute sa vie’.

Papa ‘gaffeur’ de retour

Une fois que nous avons fini de parcourir ce couloir, un peu de repos s'impose à nous pour retrouver le souffle et les forces. Nous buvons beaucoup d'eau pour nous réhydrater, car il fait plutôt chaud dehors. Il ne nous reste qu’une dernière montée plutôt raide à gravir pour atteindre le Lac de la Croix. La pente est toute en pierre, ce qui fait que le sentier à suivre n’est pas très visible. Et voilà que papa ‘gaffeur’ est de retour: je me trompe de chemin et choisis d'emprunter un décalé sur la gauche par rapport à celui que nous aurions dû emprunter. Conséquence négative: la montée est un peu plus difficile. Mais heureusement, cette gaffe a aussi un côté positif: elle nous permet de dépasser le lac et de nous faire arriver sur les rochers qui le surplombent. D'où nous avons une très belle vue sur le lac.

Papa gaffeur professionnel

Ce qui se passe après prouve que je mérite haut la main le titre de ‘sérial gaffeur’. Étant passé de midi, nous trouvions un bloc de pierre parfaitement taillé pour servir de table de pique-nique. Cependant, dans le panier (un sac à dos thermorésistant), Vlad ne retrouve pas son jambon préféré et me demande ce qui s’est passé avec lui. Je lui confirme que je suis sûre de l'avoir acheté, mais que j'ai un doute quant à sa mise dans le panier. Vlad réplique que, lui, il n’a pas de doute: son jambon n'y est pas, sauf ‘s'il est invisible’. Il reste toutefois très souriant, habitué maintenant aux gaffes de son papa (qui ne s’arrêtera pas dans ce bon chemin, car le lendemain, nous allons pique-niquer avec son jambon, mais sans pain!). Sinon, le repas se déroule dans de bonnes conditions et après un petit repos, nous partons vers le col du Sambuis.

Col du Sambuis

A savoir: il n’y a pas de trajet balisé entre Lac de la Croix et Col de Sambuis, ni jusqu’au Lac du Sambuis. Nous avons plus ou moins suivi le trajet créé par un randonneur et posté sur une application dédiée. Nous marchons sur des pierres et des rochers, parfois en grimpant un peu; ce n’est pas facile, mais c’est tellement réjouissant. Passer d’un rocher à l’autre, sentir la pierre dure sous les pieds, chercher le meilleur moyen de franchir un bloc qui se dresse devant nous - c’est une expérience spéciale, c’est la magie de la montagne pour nous. Bien sûr qu’il faut constamment être concentré, car un pas erroné peut entraîner une glissade et le risque d’une blessure. Mais c’est précisément cette sensation de danger qui fait partie de son charme; c’est un rappel du fait qu’elle, Sa Majesté La Montagne, reste sauvage et ne se laisse pas facilement apprivoiser. C'est aussi un moyen de nous montrer respectueux envers elle et la nature. Bonus: nous apercevons des bouquetins à l'approche du col du Sambuis.

Petite’ séance de l’escalade

Du Col du Sambuis, à 2528 mètres d'altitude, nous descendrons vers le Lac du Sambuis, à 2431 mètres, pour où nous retrouverons le chemin balisé qui relie le Col du Glandon à la Cime de Sambuis. Nous essayons de suivre le mieux possible les instructions, mais dans les faits, c'est de la ‘navigation à vue’. Nous arrivons ainsi dans un petit passage escarpé où nous devons utiliser les mains pour pouvoir continuer à descendre.

Dans l'idée d'éviter de repasser par cette expérience, nous nous déplaçons vers la droite et continuons à descendre. Cependant, très vite, nous nous retrouvons coincés dans un autre passage encore plus escarpé et difficile. Vlad décide d'aller en premier, moi étant gêné par le sac à dos. Après avoir descendu la première moitié avec une assurance et une agilité digne d’un expert en escalade, il s'arrête pour m’attendre; et il me guide parfaitement pour les choix des prises du pied. La deuxième moitié du parcours se déroule de la même façon.

Lac de Sambuis - Col du Glandon

Le reste du trajet se déroule sans aucune difficulté, en suivant le sentier bien balisé et tracé par les pas des randonneurs se rendant à la Cime de Sambuis. L’adrénaline pulse dans nos veines et le fait d’avoir parcouru ce passage sans le moindre casse nous rend euphoriques. Toutefois, nous ne baissons pas pour autant la garde: nous devons arriver jusqu'au bout en toute sécurité. La passerelle est bien là et nous la traversons pour revenir sur le sentier déjà bien connu du Lac de la Croix.

Et les dernières centaines de mètres, nous les parcourons presque en courant, car la pluie vient de commencer. Heureusement que nous arrivons à nous mettre à l’abri seconds avant qu’elle ne se transforme en orage.


La fin qui est aussi un commencement

Doté d’une grande intelligence et d’une faculté peu commune d’apprendre et de trouver la meilleure solution, Vlad est devenu un randonneur aguerri en à peine quelques sorties dans les montagnes. La traversée du passage ci-dessus était l'une des plus difficiles que j'ai faites, comparable à celle dénommée ‘Les Portes Fermées’ du massif Retezat (lisez ‘Retezat 2011 - La Revanche’); et Vlad non seulement l’a réussie sans problème, mais il m'a aussi guidé pour que je puisse la faire en toute sécurité. La boucle est bouclée : nous sommes venus dans les montagnes pour l’entraîner et le préparer ; et très vite, nous nous sommes retrouvés dans la position où c’est lui le maître et moi, le disciple. Cela sera confirmé dans la semaine à venir, lorsque nous serons sur les rives du Lac Grand-Maison.

 

Prochainement l’article ‘Les abords du Lac Grand-Maison’.



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