I.A. : RÊVE, CAUCHEMAR OU PÉTARD MOUILLÉ?
- angelogeorge988
- il y a 1 jour
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Notre thèse est la suivante: le progrès est comparable à un train qui nous emmène vers des contrées inconnues. Vous pouvez monter à bord, vous rendre sur place et découvrir de nombreuses choses, certaines magnifiques, d’autres mauvaises. Face aux premières, vous vous réjouissez. Face aux secondes, vous pouvez soit vous préparer au choc, soit les affronter et essayer de les rendre inoffensives pour vous. Mais si vous ne montez pas dans ce train, vous n'aurez plus qu'à attendre et à subir les conséquences quand elles vous tomberont sur la tête. L’intelligence artificielle (I.A.) est ce train!

Ci-dessous; nous allons vous expliquer ce qu’est l’I.A., comment elle va impacter nos vies et ce que nous devons savoir pour lui faire face.
I.A., c’est quoi ?
«I.A. est une méthode pour faire qu’un ordinateur, une machine contrôlée par un ordinateur ou un logiciel soit aussi intelligent que le cerveau humain, étant réalisée par…». Nous nous arrêtons là, car nous ne sommes pas ici pour vous assommer avec une définition scientifique correcte, mais ennuyeuse à souhait. Nous vous disons simplement que l’I.A. est un logiciel, comme une application de smartphone, qui peut réaliser seul un ensemble de tâches, des plus simples aux plus complexes, que vous lui demandez d'accomplir. Ce qui la rend unique, et justifie qu'on la nomme «intelligence», c'est qu'elle apprend au fur et à mesure que vous lui donnez des tâches à accomplir. Elle exécute donc de mieux en mieux les tâches que vous lui demandez, tout en apprenant à accomplir des tâches de plus en plus complexes à partir de celles déjà réalisées par le passé.
Avertissement: l’I.A. est un outil, pas un instrument magique. Plus vous l'utiliserez, meilleurs seront les résultats. À l'inverse, si vous ne vous investissez pas, le résultat sera éloigné de vos attentes.
Qu'est-ce que l'I.A. n'est pas?
Premièrement, l’I.A. n’est pas une entité ou une chose (une machine) ayant une existence physique. Elle n’existe que dans le monde virtuel, sur Internet. L’I.A. ne peut donc rien faire dans le monde physique que par l’intermédiaire d’un «bras», qu'il s'agisse d'un être humain (mâle ou femelle) ou d'une machine. Deuxièmement, l’I.A. n’a et n’aura jamais d’existence autonome en dehors de celle de l’être humain. Elle doit être créée, développée, surveillée et réparée (oui, réparée, car elle est comme une voiture, donc elle peut tomber en panne, avoir besoin de révisions, etc.). Avec le temps, elle pourra réaliser beaucoup de ces opérations par elle-même, mais pas toutes. Pourquoi? Parce qu’elle ne peut régler, corriger, réparer, améliorer, etc., que ce qui tient d’elle et seulement d’elle, ce que l’homme ne touche pas, n’affecte pas. Mais une fois qu’elle sera en interaction avec l’Homme, il y aura des problèmes que lui seul pourra régler. N'oublions pas que l'I.A. est un logiciel construit sur une logique mathématique et qu'il est impossible de la faire réfléchir/penser comme un être humain! En effet, même quand l’Homme agit de façon logique, ce n’est pas toujours la logique universelle. Et quand il commence à agir/réagir par rapport aux émotions, sentiments, impulsions, états d’esprit, c’est la fin de la partie. Même une I.A. très développée finira par déposer les armes (soit elle se bloquera, soit elle dysfonctionnera – les «hallucinations»), et l’intervention de l’Homme sera alors indispensable. L’exemple le plus simple est l’échec de la voiture autonome qui ne savait pas quoi faire face à une personne qui ne respectait pas le code de la route à la lettre. Mais peut-être pourra-t-elle s’améliorer/progresser suffisamment dans le futur pour comprendre l’être humain et prendre le dessus sur lui?
L’I.A. ne pourra jamais prendre le dessus sur l’Homme
Soyons très clairs: une I.A., qu'elle soit d'aujourd'hui ou du futur, n'est qu'un logiciel basé sur une logique mathématique (c'est-à-dire un ensemble d'opérations mathématiques complexes). Toute autre type de logique, ainsi que les émotions et tout le reste, ne peuvent pas et ne pourront jamais être exprimés par des formules mathématiques. Pour cela, il faut un corps de chair et de sang, ainsi que les relations sociales qui vont avec et qui se construisent à partir des sentiments, des émotions, etc. Ce qu’une I.A. ne peut pas et ne pourra jamais connaître, comprendre et reproduire. Elle ne pourra que les ignorer et continuer à fonctionner comme si elles n'existaient pas (parce qu'elles n'existent pas dans Sa réalité).
D’ici, des conséquences
1. Toute interaction avec un être humain qui ne respecte pas la logique mathématique peut perturber l’exécution de ses tâches. Si la plupart du temps, elle pourra régler le problème elle-même, il y aura des cas où l’intervention de l’Homme sera nécessaire.
2. I.A. ne peut pas et ne pourra jamais souhaiter ou vouloir ce qu’elle ne comprend pas, et donc ce qui n’existe pas pour elle: le pouvoir, la richesse, la domination sur d’autres, etc. Oubliez donc les scénarios catastrophiques que l'on retrouve dans des livres, des films ou des jeux vidéo. Ne croyez pas non plus ceux qui affirment cela et prônent l’interdiction de l’IA pour cette raison, c’est stupide et inutile: si vous vous mettez devant un train, il va vous écraser. En échange, pensez-vous qu’ils servent – volontairement ou involontairement – les intérêts d’une puissance étrangère. Une qui, en développant ses I.A., pourra prendre le dessus sur nous – si nous choisissons de les interdire.
«Les», parce qu’il n’y a pas qu’une seule I.A., mais plusieurs.
Y a-t-il plusieurs IA? Oui.
1. Les classifications «officielles»
Les experts et les scientifiques les ont principalement définies en rapportant leur «intelligence» à celle de l’Homme. Selon eux, il existe trois types d'I.A.: les moins intelligentes que l'homme, celles qui ont autant d'intelligence que lui et les «super-intelligentes» (qui le dépassent). Ils soulignent également qu'aujourd'hui, on travaille pour créer la deuxième catégorie et que la dernière est reportée pour un futur incertain.
D’autres proposent une classification qui a plus de sens pour nous:
a. Les I.A. génératives génèrent des contenus à la demande (comme ChatGPT pour les textes, PhotoDirector pour les montages photos, VividArt pour créer de l’art, etc.) en modifiant/transformant ceux qui existaient déjà.
b. Les I.A. évolutive, qui développe des solutions dans un certain secteur d’activité (par exemple, pour optimiser la planification et la logistique d’une grande entreprise de transport);
c. Les I.A. prédictive, qui réalise des prévisions futures à partir des données historiques et actuelles (comme celle dont se sert Amazon pour prédire nos futurs achats et nous influencer dans le sens d’acheter plus et plus cher).
2. Notre classification
Premièrement, on les divise en «spécialisées» et «générales».
Les I.A. «spécialisées» réalisent des tâches spécifiques dans un secteur d'activité ou un métier donné, et rien d'autre. Elles sont soit «publiques», accessibles à tous, gratuites ou contre une somme modique (comme ChatGPT, VIVID Art, etc.), soit «professionnelles», conçues sur mesure pour répondre aux besoins des entreprises, des banques, des services de l’État, etc. Les I.A. «générales» sont celles qui possèdent une intelligence similaire à celle de l'être humain et qui sont capables d'apprendre et de travailler comme lui, dans n'importe quel secteur d'activité ou métier. Il y aura peut-être même des I.A. «super-intelligente» qui pourraient être plus performantes que lui. Mais peu importe la classification des I.A., ce qu'il faut retenir, c'est qu'elles auront un fort impact sur la vie professionnelle et privée des gens. Probablement.
Pourquoi donc?
Aujourd'hui, presque tout le monde chante les louanges des I.A. et prédit à tout va comment et dans quelles proportions gigantesques elles vont changer la vie des gens. C'est probable, mais pas gagné pour autant. À titre de prédiction, nous vous conseillons de faire attention, car il y a un angle mort dans tout cela: les retombées financières. Quelles sont-elles et comment peuvent-elles être obtenues (dans le cas des I.A. «publiques», principalement)? En effet, si aujourd'hui il y a une pluie d'investissements et de financements pour créer des I.A., demain les investisseurs voudront empocher les profits. Existeront-ils? Si ce n'est pas le cas, tout partira en fumée. Et alors, ceux qui prédisent un avenir radieux pour les I.A. et ceux qui y croient deviendront le dindon de la farce.
En conclusion, voilà notre conseil: apprenez à utiliser les I.A. au mieux, sans pour autant tomber dans la dépendance (restez capables de vous débrouiller par vous-mêmes au cas où…). Sachez également qu'en devenant totalement (ou presque) dépendants des I.A., vous céderez votre indépendance et votre libre arbitre à ceux qui les créent ou les utilisent (entreprises, assurances, mutuelles, banques, services de l'État, etc.). Une chose est sûre: les I.A. «professionnelles» (dans l'industrie, la finance ou les services de l'État — enseignement, santé, défense, etc.) vont se développer fortement et avoir de très beaux jours devant elles. Pourquoi? Parce que les États et très probablement les entreprises seront prêts à payer le prix fort pour les avoir. Nous devons donc nous préparer aux changements qu'elles apporteront à nos vies.
Quels changements?
Ces changements se feront sentir, plus ou moins, dans tous les secteurs d’activité et dans tous les aspects de notre vie privée et professionnelle, dans des proportions plus ou moins grandes. Deux secteurs méritent une analyse plus approfondie:
1. Le marché du travail
D'emblée, nous vous faisons part de notre opinion: il est impossible de confier à une I.A. des métiers qui requièrent un travail «humain» (impliquant sentiments, émotions, etc. Imaginez une I.A. commenter un match de foot ou animer un débat: soit elle nous assomme en ne montrant aucune émotion, soit elle nous énerve en en faisant trop). En revanche, tous les emplois qui nécessitent des opérations courantes, répétitives et mécaniques, qui n’impliquent pas la création de quelque chose de nouveau ou des contacts fréquents avec l’Homme, seront amenés à disparaître. Pour commencer, ceux de l'informatique (tout ce qui touche au codage simple et autres) et du monde bureaucratique/administratif (comptabilité, rédaction de comptes rendus, réception et enregistrement de documents, etc.). Plus tard, ce sera le tour de l’industrie, quand l’achat et l’entretien d’une machine coûteront moins cher qu’avoir un homme pour ce poste. Les personnes qui y travaillent devraient s'attendre à ce que ce changement se produise tôt ou tard, et devraient chercher à se diversifier et à se requalifier. Dans le même temps, de nouvelles opportunités se présenteront pour les métiers nécessitant de travailler avec et/ou pour les A.I. (création, maintenance, réparation, développement, etc.). Au milieu, il y aura les métiers qui mêlent les deux précédents et que les experts pensent qu'une I.A. pourra effectuer, à condition qu'un humain la surveille pour l'empêcher de commettre des erreurs (ce que Google n'a pas fait lorsqu'il a lancé son I.A. nommé «Gemini»). Celle-ci a commis tant d’erreurs (soldats nazis noirs, pape noir, vikings asiatiques, etc.) que, début mars 2024, cette I.A. est «en train de devenir un cauchemar pour sa réputation» d’après le Wall Street Journal. Avec le temps, les experts nous assurent que les I.A. du futur arriveront à un tel niveau de perfection qu’elles ne commettront plus d’erreurs. Selon nous, cela n'arrivera jamais. Pourquoi? La capacité de l’Homme à commettre des erreurs est infinie et dépassera toujours les ressources de la plus «intelligente» des I.A. Et une fois qu’une I.A. est amenée à travailler un peu plus étroitement avec l’Homme, il y aura toujours quelqu’un, volontairement ou involontairement, qui fera quelque chose pour la mettre en difficulté. Alors, un Homme devra intervenir pour réparer/corriger ce qu’un autre aura cassé.
2. La vie connectée
Aujourd'hui, une partie significative de notre vie, qu'elle soit privée ou professionnelle, est étroitement liée à une connexion Internet (Wi-Fi, téléphone, etc.). Des I.A. seront utilisées par divers acteurs (hackers, entreprises, États, etc.) pour atteindre des objectifs «bénins» (par exemple, influencer nos choix d'achats, de votes, de modèles de vie, etc.) ou «malins» (usurpation d'identité, vol ou extorsion d'argent ou de données personnelles par des logiciels malveillants comme le rançongiciel, etc.). Encore plus grave, des I.A. pourraient être utilisées par des organisations non étatiques (milices de type Hezbollah/Hamas, organisations criminelles ou terroristes) ou des États hostiles pour nous attaquer à grande échelle (blocage des réseaux téléphoniques et de données – Internet, déstabilisation des services de l’État, etc.). Mais comme toute action attire une réaction, des services de protection (basés eux aussi sur des I.A.) nous seront proposés par l’État, les banques, les opérateurs téléphoniques, les entreprises, etc. pour nous protéger contre de telles attaques. Des services de qualité et de prix différents dont il nous reviendra de reconnaître et de choisir ceux qui répondent le mieux à nos besoins et à nos finances. Ce que nous ne pourrons faire que si nous sommes bien informés et connaisseurs. Cela signifie que c'est à nous, et principalement à nous, de bien nous préparer (chercher, lire, comprendre, apprendre) pour faire face à de telles situations dans un futur proche. Mais aussi par militer pour réglementer et encadrer strictement les I.A.
Réglementer l'IA: une nécessité
Soyons très clairs: l’UE a récemment démontré que personne n'est au-dessus de la loi, et que les acteurs d'Internet, comme les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), ne peuvent pas agir impunément. Une telle attitude doit également se manifester à l'égard des I.A., mais elle doit être encore plus stricte et plus anticipative. Dans le cas d'Internet (moteurs de recherche, utilisation des données personnelles, réseaux sociaux, etc.), la réglementation est arrivée avec un certain retard. Cependant, dans le cas des I.A., nous soutenons la nécessité qu'elles soient étroitement encadrées et réglementées le plus tôt possible, afin de contraindre leurs créateurs (et les utilisateurs) à travailler dans un cadre réglementaire déjà établi. Et que tout développement en dehors de ces lignes soit fortement puni financièrement (car si l’argent investi ne rapporte pas plus d’argent dans le futur, il n’y a plus d’intérêt à investir). En bref, c’est à nous de nous protéger en militant pour atteindre cet objectif. D’autant que le Parlement européen a déjà légiféré dans ce sens le 13 mars 2024, et qu'il revient maintenant au Conseil européen d'entériner cette loi. Nous pourrons plus facilement faire pression sur le Conseil, car il est composé de chefs d'État et de gouvernants de pays de l'UE qui dépendent davantage de nous que les membres du Parlement européen.
Et le futur?
Avertissement: comme nous ne sommes pas une I.A. prédictive, nous allons vous présenter trois scénarios d’avenir jusqu’en 2030, en espérant qu’au moins l’un d’entre eux se réalisera.
Scénario le plus probable: 65-70 %.
Il y aura une multitude d'I.A. pour les entreprises, les États, etc. (spécialisées et professionnelles d'après notre classification ci-dessus). Après des débuts plus ou moins chaotiques, elles parviendront à bien fonctionner. Il y aura également quelques I.A. pour tout le monde (celles que nous avons désignées comme «publiques»): les payantes qui performent plutôt bien. Il y aura également des I.A. gratuites, mais celles-ci ne permettront d'atteindre que le «minimum syndical». Il n'y aura pas d'I.A. «générale», car sa création coûterait énormément d'argent et elle n'apporterait pas les bénéfices escomptés. Vu d'ensemble, la vie des gens s'améliorera et l'on vivra mieux qu'avant l'arrivée des I.A. Cependant, en détail, il y aura des gens qui vivront beaucoup mieux qu'avant: ce sont ceux qui auront le mieux compris les avantages de l'arrivée des I.A. et qui se seront adaptés (en travaillant en étroite collaboration avec elles). Il y aura aussi ceux qui, comprenant ce qui les attend, se seront informés et préparés à l'avance, et qui profiteront des bénéfices apportés par l'utilisation des I.A. dans la vie professionnelle et/ou privée. Enfin, il y aura ceux qui, par manque d'information ou de préparation, subiront le choc (perte d'emploi, revenus réduits, services de moindre qualité, déclassement social, etc.).
Scénario peu probable: 25-30%.
Des intelligences artificielles «générales» sont créées et prennent presque tous les postes jusqu’alors occupés par l’Homme. En conséquence, la vie d'une partie de la population commence à se dégrader (perte d'emploi, revenus réduits, déclassement social, etc.). Une minorité, ceux qui travaillent étroitement avec elles, prospère au-delà de toute mesure. Des mouvements de protestation apparaîtront et les États seront obligés d'intervenir pour contenir les effets négatifs, sans grand succès. Avec le temps, les gens s'habitueront à vivre moins bien qu'avant l'arrivée des I.A.
Scénario improbable: 0-5%.
Après un début prometteur qui a vu émerger des I.A. dans des domaines très divers, il s'avère que les bénéfices escomptés par les investisseurs ne seront pas au rendez-vous: les investissements ne seront pas récupérés, ni avec un profit minimal ni même intégralement dans certains cas. «Le lendemain qui chante», que tant d'experts nous promettaient pour les I.A., se révèle être, en réalité, un cul-de-sac. La vie de la plupart des gens ne sera pas affectée, à l'exception éventuelle d'une certaine poussée inflationniste. Il y aura des perdants: ceux qui ont tout misé sur l'essor des I.A. et qui se retrouveront ruinés ou contraints d'exercer des métiers liés aux I.A. qui ne seront plus demandés.
Cygne noir
Une Super-intelligence artificielle «générale», qui surpassera l’être humain, sera créée. Ceux qui la contrôleront voudront prendre le pouvoir dans les États les plus puissants, avec l’objectif final de dominer le monde. Une guerre éclatera inévitablement, dont l'issue est incertaine, mais le monde tel que nous le connaissons aujourd'hui n'existera plus.
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