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INTELLIGENCE DE L’I.A. – REALITE OU ILLUSION?

Dernière mise à jour : 6 sept.

Et si les entreprises d'Intelligence Artificielle (I.A.) jouaient sur les mots? Et si elles utilisaient le mot «Intelligence» pour désigner quelque chose que nous considérons différemment?


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Notre thèse est la suivante:

Les gens lambda et les scientifiques n'ont pas la même compréhension du mot «intelligence». Et même parmi les scientifiques, il existe des différences entre les spécialistes des sciences humaines et sociales et ceux des «sciences dures» (mathématiques, physique, etc.). Mais les entreprises créatrices de certains logiciels avancés n’ont pas d’états d’âme à les nommer «Intelligence Artificielle » (IA) et à leur chanter des odes. Mais y a-t-il vraiment une «intelligence»? Si oui, de quel type? Nous vous décryptons cela ci-dessous.


«L’intelligence»: nos catégories

Avertissement: nous ne reprenons ni la définition générale, ni celles de ses diverses catégories, telles qu'on les retrouve dans des dictionnaires, des œuvres scientifiques, etc. Si nous ne respectons pas les normes en la matière, c’est assumé de notre part, comme pour tout ce qui suit. Il s'agit de notre opinion, et non d'une œuvre scientifique ou similaire. De toute façon, nous ne faisions pas le poids face aux prouesses linguistiques des scientifiques qui, dernièrement, rivalisent avec les meilleurs avocats parisiens. Nous considérons donc qu’il y a:

1. «L’Intelligence mathématique ou logico-mathématique (IM)», fondée sur des formules de calcul, des séries de logarithmes, des probabilités, etc.;

2. «L’Intelligence humaine (IH)». C'est d'abord «l'intelligence des sens», celle qui utilise les informations fournies par nos cinq sens. C'est elle qui nous permet d'agir et de réagir pour vivre, nous protéger et perpétuer l'espèce. Communément appelée «instinct de survie», nous la considérons comme une «intelligence», car elle n'est pas quelque chose de mécanique ou d'automatique. Elle est liée à notre nature d'être vivant qui comprend son état et veut continuer à exister. Il y a également «l'intelligence émotionnelle», fondée sur nos sentiments, expériences et pensées. Nous l'utilisons également pour créer et édicter les règles de la vie en société (dans une communauté, en couple, etc.): le droit, la morale, les bonnes manières, etc. Selon nous, IH (l'intelligence humaine) est la combinaison de «l'intelligence des sens» et de «l'intelligence émotionnelle». Nous la considérons comme intrinsèquement liée à notre nature d'être vivant et humain.


Quelle «intelligence» est-elle IA?

Soyons clairs: les dés sont pipés dès le départ. Selon Wikipédia, John McCarthy a inventé le terme «intelligence artificielle (IA)», expliquant qu'elle doit «comprendre» l'intelligence humaine (IH), mais sans être «limitée aux méthodes qui sont biologiquement observables». Après lui, Marvin Lee Minsky, l’un des pionniers de l’IA, a directement annoncé la couleur en disant que celle-ci devait réaliser toutes les tâches que les humains accomplissent mieux «pour l’instant» (sous-entendu: elle fera mieux qu’eux par la suite). Et la petite musique d’antan est montée doucement jusqu’au matraquage d’aujourd’hui, qui présente l’IA comme une sorte de solution magique capable de résoudre tous les problèmes. C'est faux: nous affirmons haut et fort que l'IA n'est qu'une «intelligence mathématique ou logico-mathématique (IM)» et rien d'autre. Au mieux, elle peut imiter «l’intelligence humaine (IH)», sans la comprendre ni la remplacer que superficiellement.


Pourquoi l'IA ne pourrait-elle pas supplanter l'IH?

Une fois toutes les couches superficielles, bonnes seulement pour faire de la publicité, ôtées, il ne reste de l'IA qu'une série d'algorithmes. Les émotions, les sentiments, les instincts, en un mot, tout ce qui fait le «vivant», lui échappe totalement, car elle n'a ni corps, ni vie, ni rien de tout ce qui va avec. C’est la grande différence entre IA et IH: la première a le «savoir», les connaissances, mais pas le «pourquoi», le but de ces connaissances. Par la suite, IA a besoin des humains dans une première phase pour lui apprendre à les utiliser et dans quel but. Puis, dans une deuxième phase, pour des réglages «fins» (en supposant qu’elle ait accompli la première, ce qui n’est pas gagné d’avance!). Quant à la création de nouveaux contenus, oui, c’est possible… après que des Êtres Humains humains lui ont mâché la plus grande partie du travail.


Des Êtres Humains travaillent à la place d'une IA

Soyons clairs: derrière les performances de plus en plus «époustouflantes» des IA (réelles ou non, peu importe) se cache le travail de «petites mains», des travailleurs de pays pauvres, payés une misère à la tâche (voir, par exemple, l'article «À Madagascar, les petites mains bien réelles de l’intelligence artificielle» sur www.franceinfo.fr; de tels articles se retrouvent légion sur Internet). Le résultat de leur travail est une multitude de textes prédéfinis, appelés «réponses potentielles», d'où IA extrait ce qui semble répondre le mieux à notre demande. Pour des choses plus complexes, c'est encore plus simple et moins cher: on fait travailler les étudiants en informatique dans le cadre de leur formation. Par exemple, ils créent des algorithmes permettant à une IA de reconnaître et d'utiliser des sentiments, des émotions, etc., dans des textes, des images, etc. (voir «Les écoles d'informatique au cœur de la révolution de l'IA générative» dans Le Monde; d'autres articles sur ce sujet sont également disponibles en ligne). Les entreprises d'IA génératives répondent qu'elles sont «entraînées» par cette voie. Une fois «l'entraînement» terminé, elles continueraient à se développer seules, produisant des textes, des images et de la musique de plus en plus perfectionnés. Tu parles d'un «entraînement»? C'est comme si vous couriez un marathon, participiez et gagniez. Et voilà la supercherie: vous êtes arrivé en voiture au km 38, et vous n'avez couru que les derniers kilomètres. Et après, qu'est-ce qui se passe ?


Le travail des IA

Soyons clairs: les IA «génératives» (que nous avons dénommées «publiques» dans notre article «I.A., rêve, cauchemar ou pétard mouillé») sont là pour faire le tri parmi les «réponses potentielles» afin d'identifier celle qui semble répondre à la demande d'un utilisateur. Une fois trouvée, le logiciel y ajoute un peu de contenu créé par lui-même pour donner l’impression qu’il travaille réellement pour vous. Cette partie est réalisée à partir d'informations qu'il a sur vous (vos habitudes, vos centres d'intérêt, etc., toutes les informations collectées à chaque fois que vous utilisez Internet pour les réseaux sociaux, faire des achats en ligne, regarder Netflix, chercher des informations, envoyer des courriels, etc.). Plus vous lui faites de demandes, plus elle s’améliore dans ses réponses, qui deviennent alors mieux adaptées à vos besoins. C'est ainsi que fonctionnent les IA «publiques», tandis que les IA «privées» (utilisées par des entreprises, dans les services, administration publique) fonctionnent différemment.


Autrement, comment?

D’un côté, il y a les processus techniques et les procédures administratives, où tout est réglé, carré et millimétré. C'est le terrain de jeu idéal pour l'Intelligence Artificielle, car il n'est qu'une question de puissance de calcul (le nombre d'opérations pouvant être effectuées en même temps). Elle doit être suffisamment puissante pour emmagasiner et analyser une très grande quantité de données spécifiques à un domaine donné (idéalement, toutes les données). Plus elle est puissante, meilleures sont ses performances. Il n'y a pas (ou presque) de place pour le hasard ou l'imprévu, car tout ce qui se passe et se passera n'est que le fruit d'une suite logique dans les processus ou procédures impliqués. Mais ne vous attendez pas à ce qu'elle invente quelque chose; elle peut innover, mais toujours dans le cadre d'une suite logique, rien de plus. Tout ce qui demande de la créativité, de la fantaisie, etc., est au-delà de sa portée. Cependant, il y a des incertitudes pour le «management».


Pourquoi ces incertitudes?

Parce que «l’Intelligence humaine (IH)» est impliquée dans une certaine mesure. De plus, il n’existe pas encore suffisamment de données spécifiques pour «entraîner» les IA. L’enjeu pour les entreprises d'IA est aujourd’hui d’avoir accès à un grand nombre de ces données. Il y a donc une course effrénée pour créer des assistants vocaux et/ou des chatbots performants qui pourraient accompagner les chefs de service, les directeurs et, à terme, les PDG. Grâce à leur utilisation, les créateurs d'IA auront accès à de grandes quantités de données spécifiques aux processus de décision managériale et patronale. Une fois obtenues, ils pourront répéter le scénario avec des IA génératives. Cependant, la création de la base de données ne suffira pas; pour l'entraînement, il faudra des «petites mains» un peu plus qualifiées que les travailleurs du «clic» du tiers-monde ou les étudiants en informatique. Il faudra des gens qui connaissent et comprennent les «ficelles» du monde des entreprises. Et même si des IA étaient capables d'effectuer le travail d'un assistant manager, ce n'est pas sûr qu'on les aura trop tôt. En effet, l’utilisation d’une IA convient pour les tâches «basiques»; c’est un peu plus «compliqué» pour les tâches qui impliquent la compréhension des subtilités du langage et du comportement des Êtres Humains (comme la rédaction d’un compte-rendu de négociations «délicates»). Mais soyez assuré, on nous dit qu’il y a des solutions.


Quelles solutions?

D’autres programmes encore plus sophistiqués permettront de reproduire complètement le cerveau humain et les connexions qui s’y produisent. En réalité, pour «coder» mathématiquement «I’intelligence humaine (IH)», c’est-à-dire créer des IA qui pourront penser et/ou agir comme les humains, il faut connaître toutes les gestes (et actions et attitudes) basées sur les émotions (et sentiments et réflexes), ainsi que leurs habitudes. C’est dans ce sens-là qu’on a créé des trucs comme la N.P.L. (compréhension, manipulation et génération du langage humain par les machines) ou le L.L.M. (Large Langage Modèle, qui serait une sorte de N.P.L. perfectionnée). Et d’autres similaires suivront, nous en sommes sûrs. Toutefois, nous considérons que ces engins ne fonctionnent qu’au niveau «basique». Au-delà, c’est du pipeau.


Pourquoi?

Selon nous, IA pourrait expliquer, anticiper et agir comme un Être Humain tant qu’il agit comme d’habitude (même si l’on peut douter de sa capacité à être correctement «entraînée» en fonction des certaines spécificités locales, qu’il s’agisse de la race, du sexe, de la religion, etc.). Cependant, il ne peut pas, et très probablement ne pourra jamais, connaître, ni prédire quand, comment et pourquoi un Être Humain décide de changer ses habitudes. Elle ne peut pas non plus prévoir quand et pourquoi il prendra une décision basée sur l’intuition ou le «sixième sens», et non sur une suite logique (choisir la décision la plus probable et logique). Et encore moins reproduire une telle «performance». En effet, IA est une «intelligence mathématique (IM)» et ne peut donc pas ni connaître ni reproduire intégralement «intelligence humaine (IH)». Le résultat est encore pire quand on ajoute à l’équation…


L’ Intelligence des Êtres Humains

Chacun d’entre nous a sa vision et sa compréhension de ce que l’«intelligence» est. Et en règle générale, ces définitions ne sont pas les mêmes que celles proposées par les dictionnaires et les scientifiques. En réalité, nous, les gens ordinaires, considérons «Intelligence» comme un fourre-tout dans lequel nous mélangeons des éléments appartenant à «l'intelligence mathématique (IM)» et à «l'intelligence humaine (IH)», le tout agrémenté d'une bonne dose de «débrouillardise» (le plus souvent par la voie d'un raccourci ou d'un contournement de règles/normes). Cette «intelligence» est donc quelque chose que IA ne pourra jamais faire; étant ni prédictible ni «logique», elle est totalement en dehors des algorithmes d’une IM comme IA. Mais les entreprises IA nous présentent et «vendent» IA comme étant déjà sur le point de reproduire cette «intelligence».


Pourquoi les entreprises IA font-elles cela ?

Pour gagner de l'argent sur notre dos, bien sûr. Les entreprises et les investisseurs dans l'IA doivent récupérer l'argent investi et réaliser des profits. Et ils mettent tout en œuvre pour nous rendre dépendants de l'IA, afin de pouvoir capitaliser plus tard sur notre incapacité à vivre sans elle. Cette manœuvre n’a pas fonctionné avec les réseaux sociaux: une fois qu’un réseau nous a demandé de payer pour l’utiliser, nous avons commencé à le déserter en masse (comme ce fut le cas de X quand Elon Musk a pris le contrôle de Twitter). Mais qui ne tente rien n'a rien. Il est donc possible que certaines personnes croient que l'IA peut tout régler, qu'on ne peut pas se passer d'elle et qu'elle pourra éventuellement nous gouverner et prendre des décisions à notre place. Cependant, tôt ou tard, la vérité éclatera au grand jour: l'IA ne fait que ce que l’Être Humain lui apprend à faire, et uniquement à sa demande. En effet, l'IA est à la fois réelle et illusoire.


L'IA est à la fois une réalité et une illusion

Nous prévoyons que les IA ne pourront ni remplacer totalement ni surpasser l’Être Humain, sauf pour les tâches qui ne requièrent que de l'intelligence mathématique (IM). Toutefois, si les changements dans nos vies ne sont pas légion pour le moment, leur nombre augmentera fortement dans les mois et les années à venir. Les entreprises IA continueront d'améliorer leurs performances, d'une part en créant des ordinateurs et des logiciels plus puissants, mais aussi en utilisant des «petites mains» plus qualifiées pour les «entraîner» (principalement en observant les comportements des gens). La combinaison de ces deux éléments permettra à une IA de fournir de plus en plus de solutions et de réponses acceptables aux questions et problèmes des gens, et de s'améliorer par elle-même. Mais cela restera dans le domaine de «l'intelligence mathématique (IM)», c'est-à-dire la voie de «ce qui est le plus probable à se passer/suivre». En ce sens, l’IA coche les cases pour être considérée comme une «intelligence». En revanche, lorsqu'on sort de cette voie, son «intelligence» s'arrête: tout agissement et/ou pensée d'un l’Être Humain qui ne serait le plus probable d'un point de vue mathématique-logique est hors de sa portée. Une intuition, un éclair de génie, un raisonnement échappant à une logique mathématique, etc., et IA est "hors service". En ce sens, son «intelligence» est une illusion, une tour de passe-passe pour nous convaincre de l'utiliser de plus en plus (et de commencer à payer pour cela). Oui, pour l'utiliser, car dans les faits, l'IA n'est qu'un outil.


Quel outil?

Un outil de plus en plus perfectionné qui deviendra probablement indispensable. Et il n'aura sur nous ou contre nous que le pouvoir qu'on lui donne ou qu'on lui cède, rien de plus, rien de moins. On comprendra vite qu’une IA n’est pas infaillible; elle peut même être facilement surpassée dès lors qu’on choisit d’agir autrement que d’habitude, quand nous suivons la voie plus logique, plus probable. Nous devons donc l’utiliser quand c’est à notre avantage, mais nous ne devons pas oublier qu’elle peut aussi être utilisée contre nous.


Et l’avenir?

Soyons clairs: tout le monde travaille d’arrache-pied pour développer IA et personne n’est disposé à s’arrêter. Selon nous, dans cette course, les États-Unis et, dans une moindre mesure, l'Europe ont et auront toujours le dessus. Pour les contrer, des puissances étrangères utilisent des scientifiques, des patrons, des journalistes, etc., pour attiser la peur qu'elle finisse par surpasser l’Être Humain, le reléguer au second plan, prendre le contrôle du monde, etc. Certains demanderont l'arrêt ou la diminution drastique de son développement, mais uniquement ici, en Occident, et non dans le reste du monde. Pas dans les pays du Sud global. Voyons ce qui pourrait se passer si nous tombions dans leur piège (ce qui, fort heureusement, ne se produira probablement jamais).


Scénario le plus probable: 65-70 %

Certains pays du Sud global, aidés par des IA très puissantes, dépasseront les pays du Nord et imposeront leur domination sur le monde. Réel et direct.

Scénario moins probable: 25 à 30 %.

Les pays du Sud global continuent à travailler et à développer IA, mais leurs progrès ne sont pas tels qu'ils pourraient prendre le dessus sur l'Occident.

Scenario improbable: 0 à 5 %.

Les pays du Sud global ne peuvent pas remplacer les capacités créatives de l’Occident. C’est le «STOP»: IA reste un projet inabouti pour le moment.

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